Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 2 décembre 2020
Numérique

5G : des centaines de communes couvertes avant la fin de l'année

L'Agence des fréquences (ANFR) a publié sous forme de cartes, dimanche, la liste des 15 901 sites autorisés à émettre la 5G. Si 6 886 communes bénéficient d'au moins une autorisation de site en 5G, cela ne veut pas dire pour autant que le réseau est d'ores et déjà disponible.

La 5G, c’est parti ! Quinze jours après le feu vert du régulateur, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) donne à son tour son accord aux opérateurs pour le déploiement de ce réseau nouvelle génération. « Au 27 novembre, 15 901 sites 5G ont été autorisés par l'ANFR suite aux dossiers déposés par les opérateurs mobiles », écrit l’Agence dans un communiqué (accompagné de cartes) diffusé ce week-end. Pour autant, « le fait que ces sites soient autorisés ne signifie pas qu’ils sont déjà en service »  dans les 6 886 communes concernées.
Ce sont, en effet, les opérateurs mobiles qui décident de la date d’activation des sites autorisés. Deux d’entre eux, Bouygues Telecom et SFR, ont annoncé, cette semaine, leur offre commerciale et la liste des communes couvertes par le nouveau réseau dès ce mois de décembre. Les annonces d’Orange, qui a précisé dès la semaine dernière son intention de couvrir 160 communes en 5G avant la fin de l’année, devraient suivre demain. 

Les grandes villes premières servies

Comme prévu, les grandes villes sont les premières servies. « Les 40 villes de plus de 100 000 habitants en métropole sont toutes concernées par ces premières autorisations », précise l’ANFR. Nice et Cannes dans les Alpes-Maritimes, Lyon (Rhône), Montpellier (Hérault), Toulon (Var) ou encore Argenteuil (Val-d’Oise) seront, par exemple, couvertes dès ce mois-ci par Bouygues Telecom. « D’autres grandes villes suivront rapidement. L’objectif de Bouygues Telecom est un déploiement progressif et pragmatique, pour proposer une couverture nationale en 5G fin 2021 », lit-on dans le communiqué. 
De son côté, SFR déploiera, lui aussi ce mois-ci, le réseau 5G dans 120 communes mais sans en préciser le taux de couverture. Sont concernées les agglomérations de Bordeaux (Gironde), Marseille Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), Montpellier (Hérault), Nantes (Loire-Atlantique), Nice (Alpes-Maritimes) et Paris. Certains maires pourraient toutefois retarder les plans des opérateurs. La maire de la capitale, Anne Hidalgo, a, rappelons-le, choisi de reporter le déploiement de la 5G. Une conférence citoyenne est, en effet, chargée d’établir une « charte de la téléphonie mobile »  et ainsi « réduire l’exposition aux ondes électromagnétiques ». Une décision similaire a été prise à Lille (Nord), Lyon (Rhône), Bordeaux (Gironde), Marseille (Bouches-du-Rhône), villes pour plusieurs d’entre elles remportées par les écologistes aux municipales. La demande d’un moratoire faisait partie des 149 mesures proposées par la convention climat qu’Emmanuel Macron s’était engagé à reprendre, avant de changer d’avis (lire Maire info du 16 septembre).

La « vraie »  et la « fausse »  5G

Les annonces commerciales de Free manquent encore à l’appel. Mais la bataille entre opérateurs fait déjà rage : certains d’entre eux distinguent dans leur communication la « vraie »  5G, celle qu’ils proposent, de la « fausse »  5G proposée par leurs concurrents (Free est notamment dans leur viseur). « La première repose, en effet, sur les nouvelles bandes 3,5 GHz et non uniquement sur le refarming (réutilisation, ndlr) de fréquences déjà utilisées en 4G », expliquent nos confrères de Frandroid. Ces dernières pourraient, par conséquent, ne pas apporter aux consommateurs les débits escomptés. « Il faut arrêter avec le faux débat de la fausse 5G. Tous les opérateurs vont utiliser plusieurs bandes de fréquence : cela n’est pas spécifique à Free. Mais la bande 3,5 est indispensable », s’est défendu Free le mois dernier, par la voix de Thomas Reynaud, directeur général d’Illiad. 
L’ANFR confirme : « Ces autorisations ont été accordées dans trois bandes de fréquences, qui ont des propriétés différentes en portée et en débit : les bandes 700 MHz et 2,1 GHz, dites « bandes basses », actuellement utilisées par les opérateurs pour leurs réseaux 3G ou 4G ; ces bandes étant « neutres »  technologiquement, elles peuvent également accueillir la technologie 5G ; la nouvelle bande 3,5 GHz, dont les licences ont été attribuées aux opérateurs par l’Arcep le 12 novembre dernier. »  Si ces licences ont de meilleures propriétés, elles sont, pour le moment, minoritaires. Sur les 15 901 sites 5G autorisés dans la bande 3,5 GHz, seuls 1092 le sont dans la bande 3,5 GHz. Pour ne pas tromper les clients, l'Arcep, a exigé des opérateurs qu’ils produisent, sur leur site, une carte permettant de savoir quel type de 5G est utilisée dans chaque ville couverte. La 5G devrait supplanter le réseau 4G d’ici 2023 en France.

Ludovic Galtier

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