Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 19 décembre 2024
Restauration scolaire

Ce que dit le rapport du Haut conseil de la famille de l'enfance et de l'âge sur les cantines scolaires

Pour améliorer l'accès à la restauration scolaire, aujourd'hui trop inégal en fonction des régions, du milieu social des parents ou en cas de handicap de l'élève, le Haut conseil de la famille de l'enfance et de l'âge (HCFEA) a formulé une vingtaine de propositions, et propose une réflexion sur la gratuité des repas.

Par AFP et L.B.

L'organisme, rattaché à Matignon, présentait mercredi un rapport sur « la restauration scolaire: un enjeu majeur de politique publique ». « Chaque année, plus d'un milliard de repas sont servis à la cantine aux élèves scolarisés dans le premier ou le second degré, pour un coût total d'environ 12 milliards d'euros réparti à part égale entre les collectivités locales et les familles » , indique ce document.

Si la fréquentation des cantines est élevée en primaire et en collège, « les disparités territoriales et sociales en matière de fréquentation de la cantine et de reste à charge pour les familles sont importantes » , souligne le rapport. Pour une famille avec un enfant scolarisé dans le premier degré (écoles maternelle et élémentaire), le coût annuel de la cantine s'élève en moyenne à environ 600 euros. Les collectivités choisissent soit d'appliquer un tarif unique soit un tarif qui dépend des ressources familiales.

Réflexion sur la tarification 

La tarification sociale « n'est pas nécessairement plus avantageuse pour les familles les plus défavorisées qu'un tarif unique très faible ou qu’un niveau élevé d'aides sociales versées par les collectivités territoriales aux familles les plus modestes » , notent les auteurs.

Le passage à la gratuité, tous niveaux confondus, aujourd'hui appliqué dans moins de 1% des communes (dont la ville de Saint-Denis), coûterait 7 à 9 milliards d'euros par an aux finances publiques, calcule le rapport, qui préconise une « grande réflexion sur la tarification ».« Les aides sont trop complexes et pas suffisamment déployées. Il y a besoin de ré-articuler les politiques publiques, et d'augmenter l'enveloppe actuelle », a résumé Hélène Périvier, présidente du HCFEA, lors de la présentation du document.

Autre préconisation : garantir aux enfants en situation de handicap un accueil « respectueux des principes d'égalité »  en consacrant « des moyens suffisants en matière d'accompagnement notamment ». Car les AESH (personnel qui accompagne les enfants handicapés sur le temps d'école) prennent leur pause déjeuner. La plupart des temps, il n'existe pas de dispositif pour la restauration scolaire.

Autre piste d'amélioration: « l'ensemble des élèves dénoncent le temps d'attente à la cantine, et/ou un environnement trop bruyant, et/ou des plats qui manquent de goût », un frein sur lequel la collectivité devrait agir en proposant des repas de meilleur goût et en travaillant sur les flux et l'environnement.

L'AMF a publié en juin 2024 une enquête intitulée « La restauration scolaire : des communes volontaires malgré les difficultés persistantes »  identifiant à la fois les bonnes pratiques des communes en la matière et les freins auxquels elles sont confrontées. Selon l'AMF, 81 % des communes proposent un tarif du repas entre 1 euro et 5 euros par exemple. L'étude souligne surtout que seuls 18 % des communes sont dans les clous des seuils imposés par la loi Egalim en 2018 (50 % de produits de qualité dont 20% de bio), et que les difficultés pour atteindre ces objectifs vont croissant (lire Maire info du 20 juin). 

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