Nucléaire : seuls 22 % des riverains de centrales ont retiré leur comprimé d'iodeÂ
Cinq mois après le lancement de sa campagne complémentaire de sensibilisation et de distribution de comprimés d'iode stable dans les zones environnant les 19 centrales nucléaires du pays (lire Maire info du 18 septembre), le bilan est maigre pour l’Autorité de sûreté nucléaire (ANS).
Des résultats plus faibles qu’en 2016
Seuls 22 % des riverains et 16 % des établissements recevant du public (ERP) concernés ont retiré leurs cachets chez l’un des 646 pharmaciens d’officine impliqués dans cette campagne qui concernait 2,2 millions de personnes et 204 000 ERP (dont 1 800 écoles) dans 1 063 communes. « Des chiffres qui s’expliquent par le caractère inédit de ce type de campagne dans le rayon de 10 à 20 km autour des centrales nucléaires françaises et qui incitent à poursuivre la sensibilisation des populations », estime l’ANS, dans un communiqué publié hier.
Des résultats qui restent ainsi bien en deçà de ceux réalisés lors de la précédente campagne en 2016 et qui concernait des zones situées à moins de 10 km des centrales nucléaires. Cette année-là, ce sont 51 % de la population et 38 % des entreprises et des ERP concernés qui avaient procédé à un retrait en pharmacie (lire Maire info du 4 mai 2017).
60 % des écoles
En ce qui concerne les écoles, seules 4 % d’entre elles n’avaient pas retiré leurs comprimés à l’époque. Cette fois, ce sont 60 % des écoles qui s’y sont conformées. Si ce taux est un « résultat positif » pour l’ASN, il n’en reste pas moins que son objectif initial était bien de réaliser une couverture « à 100 % », les enfants et adolescents étant davantage vulnérables que les adultes et représentent donc « un public prioritaire ». La « couverture [des écoles] doit être complète », insiste l’Autorité.
En 2016, elle estimait que se développait, dans les populations situés dans le périmètre de 10 km autour des centrales, « une culture de la radioprotection » puisque « 77 % des riverains connaiss[ai]ent au moins la moitié des réflexes en cas d’accident nucléaire ».
L’ASN juge, toutefois, qu’il faut donc renforcer la « culture de protection » et rappeler les « six réflexes » en cas d’alerte nucléaire (se mettre à l’abri rapidement dans un bâtiment en dur, se tenir informé à l’aide des médias, ne pas aller chercher ses enfants à l’école, limiter ses communications téléphoniques, prendre le comprimé d’iode stable sur instruction du préfet et selon la posologie, se préparer à une éventuelle évacuation), « a fortiori pour la population récemment incluse dans les aires des plans particuliers d’intervention [PPI] élargis à 20 km ».
« Poursuivre la sensibilisation des populations »
Par aileurs, l’ASN lance un appel à la poursuite de la mobilisation des acteurs locaux (maires, pharmaciens, commissions locales d’information, médecins…) « pour sensibiliser riverains, responsables d’ERP et d’établissements scolaires à l’importance de retirer leurs comprimés d’iode ».
Rappelons l’objectif sanitaire de cette mesure : en cas d’accident nucléaire, de l’iode radioactif risque d’être rejeté dans l’atmosphère. S’il est respiré par les humains, l’iode se fixe sur la glande thyroïde, ce qui peut provoquer des cancers. La prise préventive d’iode stable (non radioactif), se ferait exclusivement sur instruction du préfet, permet de saturer la glande qui, ainsi, « ne peut plus capter ou fixer l’iode radioactif », expliquait, en septembre, l’ASN.
A.W.
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