La pauvreté s'aggrave en France, les femmes particulièrement touchées, alerte le Secours catholique
Par LB avec AFP
Le revenu médian des personnes accueillies par l'association s'est établi à 538 euros par mois en 2022, constate le Secours catholique qui a analysé les données de 49 250 fiches renseignées par ses bénéficiaires. Cela représente un budget journalier de 18 euros pour subvenir à l'ensemble des besoins du ménage. Ce montant correspond à moins de la moitié du seuil de pauvreté, estimé par l'association à 1.211 euros cette année-là.
Surtout, en tenant compte de l'inflation, qui affecte particulièrement les prix des produits alimentaires et de l'énergie, cela représente un recul de 7,6 % de revenus. « Les plus pauvres sont frappés par l'inflation, l'étau se resserre, les privations sont plus importantes sur des choses pas forcément visibles, comme le chauffage ou l'alimentation » , commente auprès de l'AFP Adelaïde Bertrand, déléguée générale du Secours catholique.
Pour lutter contre la pauvreté, l'association recommande notamment d'indexer les minimas sociaux sur le Smic, d'étendre le RSA et de lutter contre le non-recours aux prestations sociales en rendant les services sociaux plus accessibles. Au total, le Secours catholique a accueilli l'an dernier en France un million de personnes, qui ont bénéficié de différents services, comme une aide alimentaire ou un accompagnement social.
Parmi ces personnes, les ménages composés d'un seul adulte sont surreprésentés (75 %). Il s'agit surtout de mères isolées (25,7 %) et de femmes seules (20,9 %).
Précarité des femmes
Nombre d'entre elles frappent à la porte de l'association après une séparation ou un divorce. En effet, les femmes « subissent davantage le poids des ruptures conjugales » et « assument, trop souvent seules, la charge des enfants » . La précarité féminine a régulièrement augmenté ces dernières décennies, alors que la pauvreté touchait de façon égale hommes et femmes jusqu'au début des années 2000, constate le Secours catholique. Les femmes représentent désormais 57,5% des personnes rencontrées par l'association, contre 52,6 % en 1999.
La pauvreté féminine varie aussi en fonction des territoires. « En 2022, c’est en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) que la proportion de femmes parmi les adultes français accueillis est la plus élevée : elle atteint 64,6%, soit près de 5 points de plus que la moyenne nationale (59,8%). Plus généralement, parmi les adultes de nationalité française, on trouve une proportion de femmes accueillies supérieure à la moyenne nationale dans le quart sud-est de la France (Occitanie, Paca, Auvergne-Rhône-Alpes), dans le nord et l’est de la France (Grand-Est, Hauts-de-France) » .
Le rapport pointe aussi une surreprésentation des femmes en situation de pauvreté en milieu urbain. En effet, les personnes recontrées par le Secours Catholique vivent « en grande majorité en milieu urbain, dans des communes densément peuplées : c’est le cas de près de 53 % des hommes et de 51 % des femmes accueillies, alors même que ces communes ne rassemblent que 38% de la population générale » . Cependant, « c’est en milieu rural ou péri-urbain que les femmes tendent à être surreprésentées dans la population adulte accueillie, avec quelques différences selon la nationalité : chez les personnes de nationalité étrangère, la proportion de femmes rencontrées est plus élevée en milieu rural et dans les petites villes, alors que c’est en zone rurale et en périphérie des villes que la proportion de femmes parmi les adultes accueillis est la plus forte chez les personnes de nationalité française » .
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