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Édition du mardi 16 avril 2024
Forêts

Le gouvernement veut mieux valoriser les bois touchés par les insectes scolytes

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, en déplacement dans les Vosges lundi, a présenté un plan national « scolytes et bois de crise » pour tenter notamment de mieux valoriser les bois touchés par ce petit insecte qui se glisse sous les écorces et fait des ravages dans les forêts du Grand Est.

Par AFP et LB

Les scolytes se propagent à vitesse grand V dans les forêts de résineux de l'Est de la France depuis quelques années, un fléau favorisé par le réchauffement climatique. Les arbres touchés par l'insecte meurent rapidement et selon le degré d'infestation, la qualité du bois ne permet plus de l'utiliser pour la construction par exemple.

Ainsi, depuis 2018 on estime le volume du bois touché à 37 millions de mètres cubes, et un cinquième des forêts de résineux sont touchées dans le grand quart Nord Est (110 000 hectares sur 520 000).

« Dans le contexte du changement climatique, les pouvoirs publics mais aussi l'ensemble de la filière forêt-bois ne peuvent plus se contenter d'agir en réaction aux crises successives en forêt, comme nous l'avons fait jusqu'à présent » , a déclaré Marc Fesneau. « Il est indispensable de changer de posture et de se montrer pro-actif, de faire preuve d'inventivité et d'audace pour trouver collectivement des solutions à la hauteur des enjeux.» 

Aide aux forestiers et actions de communication 

Parmi les mesures du plan « scolytes et bois de crise » , le gouvernement rappelle déjà que « quand ils sont identifiés précocement et abattus au bon moment, les bois scolytés sont tout à fait aptes à la construction ». « Aussi, il y a lieu de mieux faire connaître cette possibilité d'utilisation des bois scolytés, afin de favoriser le débouché de ces bois ».

Cependant, quand l'infestation est trop importante, le bois sèche et n'est plus utilisable en construction. Dans ce cas, il peut servir à alimenter des centrales biomasse. Là, le gouvernement met en place une dérogation temporaire pour favoriser les débouchés et permettre « de remplacer du bois frais par du bois résineux de crise (sapin sec ou sapin scolyté ou épicéa scolyté) provenant de régions limitrophes à celles prévues initialement au sein de leur plan d'approvisionnement ».

Le gouvernement aidera également les forestiers à acheter des kits d'écorçage: enlever les écorces des arbres abattus permet notamment de détruire les scolytes présents avant qu'ils se propagent à d'autres arbres sains à proximité. Parmi les autres mesures annoncées, le gouvernement veut aussi mettre en place un soutien public renforcé pour aider les propriétaires touchés à replanter les surfaces sinistrées.

En France 51 millions de mètres cubes de bois sont prélevés annuellement (dont 27 millions de mètres cubes de bois résineux) dans les forêts de métropole selon l'Institut géographique national (IGN). Selon le ministère de l'Agriculture, la demande est soutenue pour les résineux, notamment grâce au marché la rénovation. Les prix continuent de baisser puisque l'Office national des forêts (ONF) commercialise prioritairement les produits accidentels. Pour les bois sur pied, il a été constaté, entre décembre 2022 et décembre 2023, une baisse des prix de 23% pour le douglas, de 15% pour le pin maritime, de 14 % pour le sapin et l'épicéa, et de 13 % pour le pin sylvestre.

Enfin, le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire et tous les acteurs de la filière contribueront, « via différentes actions de communication, à éclairer la société civile sur les enjeux du renouvellement forestier »  notamment en ce qui concerne les actions de coupes et de replantation qui peuvent interroger parfois les administés dans les communes mais qui, selon le gouvernement, restent « la seule solution ». 

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