Emmanuel Macron promet un pouvoir moins vertical pour son second mandat
Pendant l’entre-deux-tours, Emmanuel Macron a largement mis l’accent sur le fait que, président sortant, il était arrivé en tête du premier tour, ce qui représentait une reconnaissance de son action et des résultats de celle-ci – les électeurs souhaitant donc, en majorité, le voir poursuivre. Son discours d’investiture de samedi est une forme étonnante de rupture avec cette ligne, puisque le chef de l’État a déclaré que « le peuple français n’a pas prolongé le mandat qui s’achève ». C’est « un peuple nouveau » qui a voté, et qui a selon lui élu « un président nouveau (pour) un mandat nouveau ».
« Association de tous »
Souvent accusé pendant le précédent mandat de gouverner et décider seul, et visiblement désireux de rompre avec l’image « jupitérienne » qu'il véhicule, Emmanuel Macron a promis une rupture : « Agir ne signifiera donc pas administrer le pays, enchaîner des réformes comme on donnerait des solutions toutes faites à notre peuple. » Il faut « inventer une méthode nouvelle », a déclaré le chef de l’État, parlant même, en évoquant le passé, des « rites et chorégraphies usés » dont il entend s’éloigner.
Cette nouvelle méthode serait appuyée sur deux mots clés : le « partage » et « l’association ». « Partage » des « objectifs, des ambitions et des responsabilités » ; « association de tous » en « libérant la créativité et les initiatives partout dans le pays ». La méthode nouvelle consistera, a expliqué Emmanuel Macron, « à faire travailler ensemble le gouvernement, son administration, le Parlement, les partenaires sociaux, les associations et en associant partout à travers le pays l'ensemble des forces vives politiques, économiques, sociales et culturelles pour décider et faire ». On notera au passage que le chef de l’État n’a pas spécifiquement cité, dans cet inventaire, les élus locaux, ce qui n’est pas tout à fait neutre.
Cette méthode nouvelle doit être le « fondement d’une renaissance démocratique », aussi bien « institutionnelle » que « dans la pratique de chaque jour ».
École et santé
Brossant un tableau sombre – mais réaliste – de la situation, entre « retour de la guerre », « urgence écologique » et « tentations nationalistes », le président de la République s’est engagé à construire « une puissance agricole, industrielle et scientifique », et a même fait le « serment » de léguer, en 2027, « une planète plus vivable et une France (…) plus forte ».
L’un des principaux axes annoncés touche à la « refondation de l’école et de la santé » : l’école devra être « toujours plus inclusive » et « ouvrir à la culture et aux sports ». Le chef de l’État entend aussi s’attaquer à la problématique de la désertification médicale, puisqu’il se fixe l’’objectif « d’une santé accessible partout sur le territoire ».
La question de « l’égalité entre les hommes et les femmes » sera également au cœur de ce nouveau mandat – il sera intéressant de voir à ce sujet, dans le cas où le chef de l’État obtient une majorité au Parlement, s’il poursuit rapidement le travail parlementaire engagé en fin de mandat pour la parité dans tous les conseils municipaux.
Emmanuel Macron, là encore accusé pendant son premier quinquennat d’avoir abandonné des pans entiers du territoire, s’est engagé à « réunir nos territoires, des ruralités aux quartiers populaires, des métropoles à nos Outre-mer ».
Temps forts politiques
Les intentions sont posées, il reste à savoir comment elles se traduiront en actes. Plusieurs temps forts politiques essentiels vont maintenant avoir lieu. D’abord, cette semaine sans doute, la nomination d’un nouveau Premier ministre et d’un nouveau gouvernement, dont la composition et le poids donné aux différents ministres en dira plus long qu’un discours sur les orientations choisies.
Puis viendra, mi-juin, le moment des élections législatives, qui détermineront si Emmanuel Macron va pouvoir faire appliquer ses propres orientations ou s’il sera contraint à une cohabitation.
Ces derniers jours ont marqué la fin des grandes manœuvres pour la préparation de ces élections, avec une volonté marquée, dans presque tous les camps – à l’exception de l’extrême droite – d’aller vers un maximum de rassemblement. Trois blocs vont se présenter, unis, devant les électeurs.
D’abord, un bloc représentant la majorité présidentielle, baptisé « Ensemble », regroupant La République en marche, le MoDem et Horizons (le nouveau parti de l’ancien Premier ministre et maire du Havre, Édouard Philippe, qui n’est lui-même pas candidat et entend donc conserver son mandat de maire). Quant à La République en marche, elle va changer de nom pour devenir « un véritable parti », baptisé « Renaissance », avec l’objectif affiché de davantage s’implanter dans le milieu des élus locaux.
À gauche, Jean-Luc Mélenchon a réussi son pari de réunir les principaux partis (La France insoumise, EELV, le PS et le PCF) dans une nouvelle alliance baptisée Nupes (Nouvelle union populaire, écologique et sociale), qui a dévoilé l’ensemble de ses candidats samedi.
À droite enfin, c’est également une forme d’union qui prédomine avec un accord passé entre Les Républicains, l’UDI et le Nouveau centre. Seule l’extrême droite n’a pas réussi à s’unir, puisque le Rassemblement national de Marine Le Pen fera cavalier seul, sans saisir la proposition de partage des circonscriptions faite par Reconquête, le parti d’Éric Zemmour.
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