Jean-Pierre Véran, président de l'association des maires du Var : « Nous allons aider nos restaurants »
Alors que dans les départements en « zone verte », on semble s’orienter vers une réouverture des bars et des restaurants à partir du 2 juin, beaucoup d’élus locaux s’inquiètent de l’avenir de ces « moteurs essentiels de l’activité de nos villages », selon les mots de Jean-Pierre Véran, président de l’association départementale des maires du Var, qui compte mettre en place des mesures supplémentaires dans sa commune.
Si le gouvernement a annoncé lors du comité interministériel la possibilité pour les collectivités d’une exonération de CFE, en partie financée par l’État, ou de la taxe de séjour (lire Maire info du 15 mai), le maire de Cotignac (2 160 habitants), dans l’arrière-pays varois, réélu au premier tour en mars dernier, ne compte pas attendre l’installation de son conseil communautaire, qui a le pouvoir de décision en la matière, pour agir.
« Je vais proposer des exonérations de droit de place aux restaurants et aux bars, pour ne pas leur faire payer les terrasses pour l’année complète ; et nous allons leur accorder un peu plus de place sur la voirie, pour installer les tables en respectant les distances sanitaires ».
Si tous les maires n'y sont pas favorables, la solution ne devrait pas être utilisée que dans les petits villages : à Toulouse, Lyon, Nantes ou Paris, on compte jouer sur ce genre de mesures. Dans son plan de déconfinement, la métropole de Lyon a prévu une mesure visant à inciter les communes à « exonérer les cafés, bars et restaurants des droits d’occupation du domaine public pour leurs terrasses et permettre quand cela est possible une emprise plus large de la terrasse ». Anne Hidalgo, la maire de Paris, envisage de fermer à la circulation des rues entières pour les transformer en restaurants à ciel ouvert, « le temps d’un week-end ».
Pour Jean-Pierre Véran, c’est une action de soutien indispensable, « surtout dans un département comme le nôtre, où l’économie, c’est le tourisme et le bâtiment ». « S’ils peuvent faire 40 couverts au lieu de 60, cela leur permettra au moins de couvrir les charges », explique le maire.
Autre mesure de soutien qu’il compte proposer à son conseil municipal, la transformation de l’enveloppe de 50 000 euros habituellement consacrée au budget participatif en « chèques-restaurants de cinquante ou soixante euros, distribués aux habitants, à dépenser dans les commerces du village uniquement, à leur réouverture », pour faciliter le redémarrage.
De manière générale, les maires ont une capacité sans pareille à relayer l’information auprès des restaurateurs, notamment sur toutes les mesures annoncées lors du dernier comité interministériel au tourisme (lire Maire info du 15 mai), et les renvoyer vers le nouveau guichet unique (www.plan-tourisme.fr) ; mais aussi à coordonner les efforts des entreprises sur leur territoire, comme le rappelle Gilles Pérole.
L’adjoint au maire de Mouans-Sartoux explique que dès que certains restaurants ont rouvert en organisant une vente à emporter ou par livraison, la mairie les a mis en contact avec le traiteur de la commune, pour qu’il mette son camion frigorifique à leur service moyennant commission, mutualisant ainsi les moyens logistiques à disposition.
Malgré les différentes mesures de soutien, l’hécatombe s’annonce lourde. Le GNI-HCR, le second syndicat patronal du secteur de l’hôtellerie-restauration, a sondé ses adhérents et 17 % savent déjà qu’ils mettront la clé sous la porte, quelle que soit la date où ils seront autorisés à rouvrir, a déclaré son président, Didier Chenet, lundi sur Sud Radio.
EGE
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