Deux mois après la création de l’Agence nationale du sport (ANS), le 24 avril dernier au Stade de France (Seine-Saint-Denis), les trois chefs d’équipe de cette structure qui a succédé au Centre national pour le développement du sport (CNDS), passaient, mardi 25 juin, leur grand oral. Auditionnés par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, Jean Castex, le président, Frédéric Sanaur, le directeur général, et Claude Onesta, le manager général, ont quelque peu détaillé les politiques portées par l’agence, à l’heure où certains, comme Régis Juanico (Générations, Loire), parle «
d’effacement programmé du ministère des Sports ». En revanche, ils n’en ont pas dit davantage sur sa déclinaison territoriale, qui est en cours de finalisation.
Financée à hauteur de 350 millions d’euros par l’État (au moins cette année), budget dont certains, à l’image du député Stéphane Testé (La République en marche, Seine-Saint-Denis), se demandent s'il est suffisant, l’Agence nationale du sport, groupement d’intérêt public composé de l’État (30 %), des collectivités territoriales (30 %), du mouvement sportif (30 %) et du monde économique et social (10 %), consacrera, au total, 55 millions d’euros aux équipements sportifs en 2019. «
Contre 32 millions d’euros en 2018 », a relevé Frédéric Sanaur. Une note, à télécharger au pied de l’article, a été publiée par l’ANS sur le sujet. Le vieillissement des équipements sportifs a été évoqué à de nombreuses reprises par les députés.
Priorité : les piscines
Dans le détail, et en comptant les sommes affectées lors du dernier conseil d’administration du CNDS en février, 22 millions d’euros, dont 2 millions réservés à la mise en accessibilité des équipements et à l'achat de matériels lourds destinés aux personnes en situation de handicap, seront destinés au financement de la construction ou de la rénovation des équipements sportifs de niveau local (campagne « Équipements 2019 »), 10 millions d’euros au plan de développement des équipements sportifs en outre-mer et en Corse, et 9 millions d’euros au financement des équipements sportifs destinés à la pratique du sport de haut niveau et à la haute performance sportive comme les Centres de ressources, d’expertise et de performance sportive (une enveloppe dont les bénéficiaires sont les collectivités et les associations).
Dans le cadre du Plan Aisance aquatique, évoqué par la députée Sophie Mette (Modem, Tarn-et-Garonne), les projets de rénovation ou de création de bassins de natation, et particulièrement ceux intégrant un bassin d’apprentissage de la natation ou les projets de bassins mobiles d’apprentissage, seront soutenus à hauteur de 14 millions d’euros (volet équipements du plan Aisance aquatique). Une attention particulière sera portée aux projets situés dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Rien n’est en revanche précisé pour ceux situés en zones de revitalisation rurale (ZRR). Les dossiers sont à envoyer au plus tard le 12 juillet.
Déclinaison territoriale : le Sénat fait des propositions en commission
Autre information : «
la part territoriale, qui concourt à accompagner le développement des pratiques, est passée de 112 millions d’euros (CNDS) en 2018 à 120 millions d’euros en 2019 », a précisé Frédéric Sanaur.
Le directeur général de l’ANS qui a, par ailleurs, rappelé les grandes orientations que prendra sa déclinaison territoriale. Des conférences régionales du sport construiront des projets sportifs territoriaux. Elles s’appuieront sur des conférences des financeurs, amenées à étudier un certain nombre de projets. Des expérimentations de cette organisation sont actuellement en cours dans certaines régions. «
Il n’y aura pas de schéma uniforme dans les territoires », garantit Jean Castex.
La création de l'Agence nationale du sport sera intégrée dans le projet de loi de ratification de l’ordonnance sur les lois olympiques. Hier, la commission de la culture du Sénat a approuvé le rapport présenté par Claude Kern (UDI, Bas-Rhin) sur l’article 3 du projet de loi portant ratification de l’ordonnance relative aux voies réservées et à la police de la circulation pour les jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Concernant l’organisation territoriale, indique le communiqué de presse, la commission a procédé à certaines modifications. Ainsi, «
le rôle du préfet de région comme délégué territorial a été recentré sur l’ordonnancement des dépenses et le développement du sport pour tous dans les territoires les moins favorisés. Par ailleurs, les modalités de la gouvernance territoriale ont été précisées avec d’une part la création dans la loi d’une conférence régionale du sport chargée d’établir un projet sportif territorial tenant compte des spécificités territoriales et, d’autre part, d’une ou plusieurs conférences des financeurs ».
Ludovic Galtier
Télécharger la note de l’ANS.
Accéder à la vidéo de l'audition à l'Assemblée nationale.