Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 6 septembre 2024
Sports

Pratique sportive : ne pas décevoir les volontaires

Le monde sportif s'attend, et espère, un afflux de demandes d'inscriptions dans les clubs en cette rentrée 2024 grâce au fameux « effet JO », visible tous les quatre ans. L'organisation de l'événement en France amplifiera sans doute le phénomène.  Le ministère des Sports et les fédérations sportives, avec l'appui de l'Agence nationale du sport, ont tenté d'anticiper. 

Par Bénédicte Rallu

[Cet article est initialement paru sur le site de Maires de France.]

Dans le numéro de Maires de France de cet été (n°425), le maire de Chambly, David Lazarus, également co-président de la commission Sport Jeux olympiques et paralympiques (JOP) 2024 de l’AMF, se disait « inquiet pour l’après-Jeux »  et craignait que la France ne « rate »  cet héritage faute d’équipements sportifs suffisants, car déjà saturés avant les JOP, et d’encadrants formés. 

A la veille de la rentrée, et avant même la fin des Jeux paralympiques, le ministère des Sports a tenu à rassurer en rappelant tout le travail réalisé depuis plusieurs années pour anticiper « l’effet JO »  et faire de la France « une nation sportive ». L’objectif de 3 millions de personnes pratiquant au moins une activité sportive par semaine est « dépassé, se félicite-t-on au sein du ministère. Nous en sommes aujourd’hui à 3,7 millions de sportifs réguliers, dont 2,5 millions de licenciés supplémentaires », le reste étant des pratiquants dits « libres »  (qui font du sport en dehors des clubs). Le nombre de licenciés dans les clubs (16,5 millions) avait déjà progressé en 2023 avec une augmentation de + 7,9 % par rapport à l’année précédente (selon une étude de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire – Injep). Pour 2024, l’enjeu annoncé réside dans la disponibilité des équipements et de la stabilisation dans la durée du nombre de pratiquants.

Pour cela, le ministère indique avoir travaillé avec les directions techniques nationales et les fédérations sportives. « 57 fédérations ont mis en place des plans pour anticiper », assure le ministère qui cite les exemples des fédérations nationales de tennis de table et de handball. Ces efforts ont porté sur les équipements (avec l’appui de l’Agence nationale du sport - ANS), sur les ressources humaines et sur le coût de la pratique sportive.

Ouvrir davantage les équipements sportifs scolaires 

Premier bilan sur les équipements : le programme « 5 000 terrains de sports »  (200 millions d’euros), complété par le plan « Génération 2024 »  (300 millions d'euros prévus jusqu’en 2026) ont permis de financer « plus de 8 500 équipements », soit un investissement « supérieur à 1,2 milliard d’euros depuis 2017 », selon le ministère. En 2026, cela permettra l’accueil de 3,4 millions de pratiquants supplémentaires. 

Une des pistes est aussi d’ouvrir davantage les 26 000 équipements sportifs scolaires aux clubs. Pour cela, le ministère des Sports souhaite sensibiliser les maires sur ce sujet. Il a en outre envoyé des conventions-types aux services académiques afin de lever tous les freins (en particulier juridiques) côté Education nationale et les inciter à multiplier les mises à dispositions de ces équipements. Rappelons que ces mises à disposition s’opèrent dans le cadre de l’article 13 de la loi du 2 mars 2022 visant à démocratiser le sport en France. Le ministère estime que « 5 000 partenariats »  ont déjà été passés. De son côté, l’ANS peut toujours subventionner « des travaux de rénovation importants à réaliser dans les établissements scolaires pour aménager un accès indépendant aux locaux et équipements sportifs affectés à la pratique d’activités physiques ou sportives ». Cet aménagement est obligatoire depuis le 1er janvier 2024.

Bénévoles et service civique 

Sur le plan des ressources humaines et des encadrants, le ministère invite à s’appuyer sur les 550 000 bénévoles inscrits sur la plateforme jeveuxaider.gouv.fr , mais aussi sur le service civique : 13 000 missions réalisées dans ce cadre concernaient des organisations sportives en 2023. Le ministère estime à « 16 000 »  le nombre de missions pour 2024.

Quant aux moyens financiers pour améliorer la pratiques sportive, le Pass Sport (50 € d’aide sportive), valable dans plus de 85 000 clubs et salles de sport partenaires, a été reconduit cette année pour un montant total de 100 millions d'euros. 

Le temps presse. Dès ce week-end, les aspirants sportifs vont visiter les milliers forums des associations pour trouver leur pratique sportive. Il s’agit de ne pas les décevoir. 

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