Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 22 septembre 2023
Jeunesse

Sport à l'école, activités périscolaires, SNU : la directive nationale d'orientation 2023-2024 publiée

La directive nationale d'orientation pour la mise en oeuvre au niveau territorial pour l'année 2023-2024 des politiques de jeunesse, d'engagement civique et de sport vient d'être publié dans le Bulletin officiel de l'Éducation Nationale du 21 septembre. Zoom sur les principales mesures.

Par Lucile Bonnin

Le lancement officiel des Jeux olympiques et paralympiques 2024 à Paris approche. Le gouvernement voit en cet évènement « l’opportunité de porter des projets structurants durant toute l’année 2023-2024, et d’insuffler une dynamique particulière aux dispositifs existants dans chacun des champs de la jeunesse, de la vie associative, de l’engagement civique et du sport » . C’est ce qui a été réaffirmé dans une instruction publiée hier dans le Bulletin officiel de l'Éducation nationale. 

Activités scolaires et périscolaires 

Il est avant tout demandé aux préfets de travailler à renforcer « la continuité éducative »  qui « s’appuie sur l’ensemble des dispositifs mis en œuvre dans le cadre de l’éducation populaire et leur articulation, en complémentarité avec le temps scolaire » . Concrètement, l’objectif fixé par le gouvernement « est d’augmenter le nombre de communes comptant au moins une école couverte par un projet éducatif de territoire (PEdT) ». Ainsi est encouragée la mise en place « d’un dialogue entre les acteurs éducatifs formalisé par une alliance éducative et visant à élaborer des PEdT, complémentaires des projets d’école et respectueux des besoins des enfants et de leur famille ». L’instruction précise aussi que la promotion des colonies de vacances et, plus largement les accueils collectifs de mineurs (ACM) doit se poursuivre. 

À l’école, un certain nombre de programmes déjà bien connus des élus sont à déployer et « feront l’objet d’un suivi régulier » . On retrouve notamment les 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école, les deux heures de sport en plus dans 700 collèges du territoire, le plan Savoir rouler à vélo (objectif national de 200 000 attestations délivrées pour 2023) ou encore la poursuite du plan Savoir nager (objectif : atteindre 100 % d’enfants sachant nager à la fin de la 6e).

Concernant le Pass Sport, « après une hausse de 20 % en 2022, l’objectif 2023 a été fixé à 1,8 million de bénéficiaires » . Pour rappel, pour la première fois, le Pass'Sport pourra être utilisé dans certaines structures privées comme les salles de sport par exemple (lire Maire info du 4 septembre). Le ministère de l'Éducation nationale insiste sur la necessité de communiquer davantage vers les familles et les étudiants sur cette aide dont ils peuvent bénéficier.

Lutte contre la pénurie de personnels 

Côté formation, le premier enjeu identifié par le gouvernement est de renouveler l’attractivité du Bafa. « L’attractivité du Bafa a été relancée récemment sous l’impact de l’abaissement à 16 ans de l’entrée en formation et aux dispositifs exceptionnels visant à encourager les inscriptions des jeunes dans des parcours de formation, peut-on lire dans l’instruction. Il faut stimuler cette trajectoire croissante du nombre de diplômés à un niveau permettant d’endiguer la pénurie d’animateurs ».

Autre enjeu qui suscite de plus en plus d’inquiétudes au sein des municipalités, et notamment du côté des communes littorales : la pénurie de maitres-nageurs sauveteurs. Il est demandé aux préfets de se « saisir du plan d’action ministériel dédié afin de favoriser la formation des MNS pour répondre aux besoins d’encadrement des activités aquatiques sur votre territoire ». Concernant la surveillance des espaces de baignade, le gouvernement rappelle qu’un décret du 3 juin 2023 permet désormais aux titulaires d’un brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA) de surveiller les baignades en autonomie et sans caractère dérogatoire, dans tous les contextes (publics ou privés).

Service national universel 

Le Service national universel est un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre cette semaine après que Prisca Thevenot, secrétaire d'État en charge de la Jeunesse, a indiqué vouloir aller vers « une obligation qui sera une généralisation » . L'annonce a en effet surpris puisque le gouvernement soutenait jusqu’en août dernier qu’il n’était pas question de « forcer un jeune à aller faire le SNU ». 

Pour le moment le SNU ne fait pas l’objet d’une généralisation obligatoire mais plutôt d’une montée en puissance, selon l'instruction. Il est indiqué que « l’année 2024 posera les bases de la consolidation et de la pérennisation des modalités de mise en œuvre des séjours de cohésion » . Le dispositif Classes et lycées engagés sera déployé et permettra « à des élèves de seconde et de première année de CAP de participer, sur la base du volontariat, à un séjour de cohésion sur le temps scolaire, dans le cadre d’un projet pédagogique annuel autour de l’engagement ».

Inclusivité et vie associative 

Une attention particulière va être portée au développement du réseau des clubs sportifs engagés. Ce dispositif doit permettre « de professionnaliser les clubs et les intervenants qui mettent en œuvre des actions d’insertion par le sport, ainsi que de développer et mutualiser les bonnes pratiques telles que les formations aux métiers de l’insertion (ex : coaches d’insertion par le sport) » . 10 000 clubs devraient faire partie de ce réseau d’ici fin 2024. 

« Dans ce cadre, les opérations de recrutement vont continuer à monter en puissance (objectifs : 300 en 2023, 500 en 2024) »  et des liens entre la gouvernance territoriale du sport et la gouvernance de la politique de la ville vont être créés « en conservant l’intervention prioritaire des conférences régionales du sport et des conférences des financeurs, en animant avec les DREETS des actions prioritaires notamment en direction des villes et des clubs sportifs engagés dans les territoires carencés que sont les QPV ».

Autre priorité pour les mois à venir : augmenter le nombre de communautés de communes bénéficiant de l’accompagnement du dispositif Guid’Asso. C’est un réseau composé de « structures locales diverses (associations, institutions, mairies, etc.) qui orientent, informent et accompagnent les associations » . Pour le moment, le dispositif se déploie sur 10 régions.

Enfin, il a été annoncé qu’un « plan national d’adaptation de la pratique sportive au changement climatique »  sera présenté « à l’automne et permettra également d’accompagner »  le plan de sobriété énergétique annoncé par la Première ministre. 

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