Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 26 juin 2024
Santé publique

VNF lance sa campagne de prévention des risques de la baignade publique

Avec l'arrivée de la chaleur, Voies navigables de France (VNF) rappelle par le biais d'une campagne de sensibilisation nationale, les risques liés à la baignade en dehors des espaces aménagés.

Par Lucile Bonnin

Chaque année, Voies navigables de France (VNF) communique sur le fait que les canaux et rivières de son réseau ne sont pas faits pour la baignade, hors espaces aménagés et appelle à la prudence. 

Selon l’enquête Noyades réalisée par Santé publique France en 2021, plus de 20 % des noyades accidentelles ont lieu chaque année dans des cours d’eau ou sur des plans d’eau et celles-ci représentent 41 % des noyades mortelles. Les accidents ne sont malheureusement pas rares chaque été. C’est pourquoi « s’ils constituent un grand terrain de détente et de loisirs dans un contexte estival, proposant une multitude d’activités encadrées (vélo, balade en bateau, canoë-kayak, ou encore paddle) » , VNF rappelle que la baignade est dangereuse dans les rivières, canaux et fleuves et, sauf exception, interdite.

Des risques multiples 

Cette année, la campagne VNF insiste sur la dangerosité des sauts dans l’eau pratiqués davantage par les plus jeunes. Elle rappelle que « sauter depuis un pont (même de faible hauteur) est une activité très risquée »  car « dans l’eau trouble des canaux et rivières, à l’endroit où sont construits les ponts, se cachent des ouvrages qui, en cas de saut, peuvent se révéler mortels : blocs de béton, pieux métalliques, amoncellement de roches. De plus, les canaux et rivières sont peu profonds ce qui accentue le risque d’accidents. » 

D’autres risques existent comme les courants forts qui se trouvent sous la surface de l’eau, les berges non aménagées qui handicapent la remontée, le passage de nombreux bateaux et l’aspiration soudaine à proximité d’une écluse ou d’un barrage. C’est pourquoi VNF rappelle qu’il « est strictement interdit de se baigner en amont, en aval des écluses et des barrages, et même à l’intérieur des écluses, en raison du danger que représentent ces ouvrages et des manœuvres qui y sont effectuées ». 

Règlementation pour les maires : baignades non-aménagées et aménagées 

Les maires peuvent prendre des dispositions, en plus de relayer cette campagne VNF dans leur commune. 

Dans le droit français, « toute personne qui se baigne en mer, dans les cours d’eau, les lacs, les étangs et en général tous les plans d’eau dont l’accès est libre et qui n’ont fait l’objet d’aucune organisation particulière, le fait à ses risques et périls » . Si aucun arrêté municipal ou préfectoral n’a été pris pour l’interdiction de la baignade, et qu’aucun panneau « baignade interdite »  n’est visible, la baignade est possible. C’est pourquoi il est primordial que le maire, s’il n’interdit pas la baignade, signale « les emplacements dangereux où il est interdit de se baigner »  grâce à « un affichage lisible et explicite ». VNF indique notamment que « les mairies et offices de tourisme peuvent renseigner le public sur les espaces de baignade autorisés à proximité de chez vous ou de votre lieu de vacances. » 

De plus, « la jurisprudence estime que lorsqu’un lieu de baignade non aménagé est « notoirement fréquenté », même de façon saisonnière, le maire doit prendre des mesures en vue d’assurer la sécurité des baigneurs, pas forcément en installant un poste de surveillance, mais au moins « en prenant les mesures nécessaires à l’intervention rapide des secours en cas d’accident », notamment par l’installation d’un moyen d’alerter un centre de secours ».

Enfin, les maires disposent d’une police spéciale de baignade qui les oblige à définir « les zones surveillées offrant des garanties de sécurité suffisantes pour l’exercice des activités de baignade et activités nautiques, ainsi que les périodes de surveillance ». À noter que lorsque les périodes de surveillance sont terminées, « la baignade aménagée devient une baignade non surveillée et non interdite »  et donc « toute personne qui se baigne le fait à ses risques et périls ».

Si VNF explique que la baignade en rivière n’est autorisée « qu’au cas par cas » , le droit l’autorise de fait sauf s’il y a une interdiction claire et affichée. Le cas par cas correspondrait alors à l’interdiction ou l’absence d’interdiction. 

Mais concrètement, il faut tout de même prendre la mesure du risque : « En dehors des sites aménagés, les risques de noyade sont réels »  et avec « le contexte météorologique, le risque d’hydrocution est élevé à cause des variations importantes de température entre l’air et l’eau » . Les zones de baignades surveillées sont donc à privilégier. 

« Pour que chacun puisse profiter sereinement des berges et du domaine fluvial, VNF propose des lieux de baignade autorisés et d’activités nautiques sur son site. » 

Accéder au lien pour télécharger le kit de campagne. 

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2