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Édition du mercredi 26 juin 2024
Santé publique

Les médecins en maison de santé pluriprofessionnelle font partie de ceux qui sont les plus disponibles pour les patients

Les médecins généralistes exerçant seuls et ceux en maison de santé pluriprofessionnelle refusent notamment moins souvent de nouveaux patients, selon une étude de la Drees.

Par A.W.

Dans un contexte de baisse de la démographie médicale, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) vient de publier une étude sur la disponibilité des médecins pour les patients selon leur mode d’exercice (seuls, avec d’autres médecins généralistes ou avec des paramédicaux).

Si l’étude se fonde sur des observations réalisées en 2018 et 2019, elle permet de se rendre compte que les médecins généralistes exerçant seuls ou en maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) se distinguent par « une plus grande disponibilité pour les patients », alors que la problématique de l’accès aux soins sur tous les territoires continuer de constituer « un véritable défi ».

Dans ce cadre, la Drees rappelle que « les MSP sont plus souvent situées dans des zones peu dotées en médecins généralistes où l’ensemble des médecins, quel que soit leur mode d’organisation, déclarent une disponibilité moindre ».

Moins de refus de nouveaux patients

Tout d’abord, les médecins généralistes exerçant seuls déclarent moins fréquemment (49 %) refuser de nouveaux patients en recherche d’un médecin traitant que les médecins généralistes exerçant en groupe (58 %). « C’est le cas également pour le refus de patients occasionnels en demande de soins (52 % contre 37 %) et pour l’augmentation des délais de rendez-vous (61 % contre 45 %) », souligne la Drees.

Toutefois, « une fois prises en compte les caractéristiques des médecins et de leur lieu d’installation », cette dernière observe que les médecins généralistes qui exercent en maison de santé pluriprofessionnelle « ne diffèrent pas dans leurs pratiques de ceux exerçant seuls ». « Seuls »  53 % d'entre eux refusent, par exemple, de nouveaux patients en recherche d’un médecin traitant. Un pourcentage qui monte, cependant, à 60 % dans les zones les moins bien dotées en médecins, contre 40 % dans celles les mieux dotées.

Globalement, cette pratique du refus de nouveaux patients en tant que médecin traitant est d'ailleurs « plus répandue chez les médecins les plus jeunes (59 % des 30-40 ans, contre 51 % de ceux de 60 à 70 ans) et ceux installés en zone sous-dotée, c’est-à-dire avec un faible accès aux médecins généralistes (63 %, contre 47 % dans les zones les mieux dotées) ».

A noter que la Drees précise que, en 2022, la situation avait largement évolué après la crise sanitaire. A cette date, deux médecins sur trois déclaraient ainsi être amenés à refuser de nouveaux patients comme médecin traitant, alors qu’ils étaient « un peu plus d’un sur deux »  en 2019. Si « cette évolution n’est pas associée à un modèle d’exercice en particulier », il apparaît que « les pratiques en termes de disponibilité envers les patients des médecins exerçant en MSP continuent de correspondre le plus à celles des médecins seuls ».

Plus de soins non programmés

Par ailleurs, les médecins exerçant seuls déclarent également plus souvent être organisés de façon à prendre en charge « systématiquement »  les demandes de soins non programmés, c’est-à-dire les demandes de consultations pour le jour même ou pour le lendemain.

C’est ce que déclarent 44 % des médecins seuls, contre 32 % pour les médecins en groupe. Cependant, lorsque ces derniers « mobilisent le collectif », les pourcentages de prise en charge sont plus élevés. Près de la moitié des médecins en groupe assurent ainsi que les demandes de soins non programmés peuvent systématiquement être prises en charge « via une organisation collective ». Un taux qui monte jusqu'à 61 % lorsqu’ils exercent en maison de santé pluriprofessionnelle.

Début 2019, 38 % des médecins généralistes exerçaient seuls et 62 % en groupe, rappelle la Drees. Parmi eux, 32 % étaient en groupe monodisciplinaire (avec d’autres médecins généralistes) et 30 % en groupe avec des paramédicaux (avec ou sans autres médecins). Parmi ces derniers, 12 % exerçaient en maison de santé pluriprofessionnelle (MSP), tandis que 18 % relevaient de groupe pluriprofessionnel non MSP.

Consulter l’étude.
 

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