Coronavirus : après l'Oise, « tous les rassemblements » interdits dans le Morbihan
Le gouvernement a annoncé vendredi que la France passait du stade 1 au stade 2 de l’épidémie : le virus est maintenant « en circulation » sur le territoire. 130 cas ont été repérés dans le pays. Un certain nombre de mesures générales ont été annoncées samedi, tandis que deux départements - l’Oise, et depuis la nuit dernière le Morbihan – font l’objet de mesures spéciales. Un autre regroupement de cas est constaté en Haute-Savoie, à La Balme-de-Sillingy, dont le maire lui-même a contracté le virus.
« Nouvelle étape »
« Une nouvelle étape a été franchie », a déclaré le ministre de la Santé, Olivier Véran, dans sa conférence de presse de vendredi. La phase 1 du plan de lutte contre l’épidémie (plan mis en place en 2009 pour faire face à la grippe H1N1), qui consiste à tenter de « freiner l’introduction du virus sur le territoire », est à présent dépassé. Le pays passe au stade 2, « freiner la propagation du virus sur le territoire ». Pour cela, le gouvernement compte d’abord sur les « mesures barrages », « les petits gestes qui font une grande protection », a précisé le ministre : se laver les mains très fréquemment, éternuer ou tousser dans le creux de son bras, éviter les poignées de main et les embrassades.
Le gouvernement a annoncé samedi que les rassemblements « de plus de 5 000 personnes dans les lieux confinés » sont interdits sur tout le territoire jusqu’à nouvel ordre. Cette mesure, annoncée oralement à l’issue du Conseil des ministres, n’a pour l’instant fait l’objet d’aucun texte officiel (décret, arrêté ou circulaire) précisant les détails de son organisation. Un certain nombre de questions se posent sur l’application de cette décision. Sont apparemment concernés les événements de type concerts, manifestations sportives, meetings politiques… mais pas d’autres : les agents du musée de Louvre, où 40 000 personnes sont réunies dans un « lieu confiné » chaque jour, ont ainsi fait jouer leur droit de retrait hier, disant ne pas comprendre pourquoi le gouvernement ne ferme pas le musée. La même question se pose dans plusieurs grandes entreprises, où plus de 5 000 salariés travaillent au même endroit.
De nombreuses manifestations, au fil des heures, sont annulées : le semi-marathon de Paris, le Mipim (plus grand salon de l’immobilier au monde) de Cannes, le Salon du Livre à Paris…
Mesures spéciales dans l’Oise et le Morbihan
Des mesures nettement plus drastiques ont été décidées localement, dans les territoires où plusieurs cas groupés ont été repérés.
C’est le cas depuis samedi de la commune de La Balme-de-Sillingy, en Haute-Savoie, où 14 cas sont avérés, dont le maire François Daviet. Tous les rassemblements publics sont interdits sur le territoire de la commune. Dans l’Oise, c’est à l’échelle du département entier que les rassemblements sont interdits – en pleine campagne électorale. L’arrêté édicté par le préfet de l’Oise, Louis Le Franc, est sans appel : « Considérant que les mesures de confinement ne sauraient, à elles seules, suffire à endiguer la propagation du virus, (…) les rassemblements collectifs sont interdits dans le département de l’Oise à compter du dimanche 1er mars et jusqu’au samedi 14 mars. » Outre les sous-préfets et les forces de l’ordre, « les maires de l’Oise » sont chargés de faire exécuter cette décision.
Par ailleurs, dans l’Oise toujours, tous les établissements « scolaires et périscolaires » resteront fermés jusqu’au 14 mars dans neuf communes (Creil, Nogent-sur-Oise, Montataire, Villers-Saint-Paul, Crépy-en-Valois, Vaumoise, Lagny-le-Sec, Lamorlaye et Lacroix-Saint-Ouen). Il revient là encore aux maires de faire exécuter cette décision.
On a appris dans la nuit que des mesures du même ordre venaient d’être décidées dans le Morbihan, après que « dix-neuf cas » ont été détectés dans ce département. Écoles et crèches seront fermées dès ce matin dans les communes d’Auray, Crac’h et Carnac et les rassemblements sont interdits sur tout le département.
Certaines restrictions levées
Parallèlement à la prise de ces mesures drastiques, d’autres restrictions, sont, elles, levées. C’est le cas par exemple du confinement obligatoire des élèves rentrant de voyages dans les zones à risque. Jusqu’à présent, il leur était demandé de rester chez eux pendant 14 jours. Cette mesure est levée, puisque, explique le gouvernement, le virus est maintenant présent et actif sur le territoire : « Il n'y a plus de raison de confiner des personnes revenant de zones exposées à une circulation active du virus. Ces contraintes destinées à éviter l'entrée du virus en France n'ont plus lieu d'être, les élèves et les personnels en retour de Lombardie et de Vénétie vont pouvoir retourner à l'école », est-il expliqué dans un communiqué du ministère de l’Éducation nationale daté de samedi. En revanche, tous les voyages scolaires sont suspendus jusqu’à nouvel ordre, et ceux qui se déroulent à l’étranger doivent être « interrompus ».
L’épidémie continue à se développer maintenant à l’échelle mondiale : les cinq continents sont à présent touchés, à des échelles diverses. Malgré les mesures de confinement de plusieurs communes, certains pays n’arrivent pas à endiguer la propagation du virus : c’est le cas de l’Italie, qui a annoncé 500 cas supplémentaires pour la seule journée d’hier. Le bilan de l’épidémie a passé hier le cap des 3 000 morts.
Franck Lemarc
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