Services à la personne : « La part des associations et des organismes publics recule de nouveau », selon la Dares
L’activité subit de nouveau une « faible contraction » en 2018 dans le secteur des services à la personne. Selon la dernière publication de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), le nombre d’heures rémunérées pour des activités de services à la personne (850 millions) diminue de 0,4 % par rapport à 2017 (-0,2 % et -0,1 % les années précédentes).
La tendance est la suivante : quand l’emploi direct d’un intervenant par un particulier, un des deux modes de recours aux services à la personne, baisse sensiblement de 1,6 %, le recours aux organismes prestataires, lui, progresse de 1,1 % entre 2017 et 2018. Ainsi, au cours du deuxième trimestre 2018, les particuliers ont eu recours à 863 200 intervenants, « un effectif en baisse de 1,6 % par rapport au deuxième trimestre 2017 ». Dans le même temps, les organismes prestataires ont employé 436 200 intervenants salariés ou non-salariés, un chiffre en hausse de 1,9 % par rapport même trimestre l’année précédente (428 000).
Par conséquent, si la majorité des heures rémunérées de services à la personne - 54 % - « proviennent des particuliers employeurs, que ce soit en emploi direct ou via un organisme mandataire », celle-ci s’effrite progressivement depuis quelques années. C’est le cas encore en 2018 : - 1,7 % par rapport à 2017. Cette courbe descendante, d’un côté, profite aux organismes prestataires. Cet autre mode de recours aux services à la personne « poursuit son augmentation en 2018 » : +1,9 % en 2018, après + 1,4 % en 2017).
Trois organismes prestataires sur quatre sont des entreprises privées
Au total, 390 millions d’heures d’intervention (sur les 850 millions) ont été rémunérées par les organismes prestataires. Près de la moitié ont été assurées par des associations, bien que leur part passe, en 2018, sous la barre des 50 % (-1,3 %). Celle des organismes publics dans l’activité prestataire est, elle aussi, en légère baisse (8,8 % en 2018 contre 9 % en 2017). Dans le même temps, « l’activité des entreprises privées prestataires croît à un rythme élevé, avec 162 millions d’heures rémunérées, soit une hausse de 6,7 % par rapport à 2017 ». Leur part de marché est passée de 38,8 % en 2017 à 41,4 % en 2018. « L’activité des micro-entrepreneurs augmente, elle aussi, à un rythme dynamique, même si elle reste encore marginale (1,2 % des heures rémunérées en prestataire) », ajoute la Dares.
Il faut dire que de plus en plus d’entreprises privées s’implantent dans le secteur des services à la personne. « Le nombre d’organismes actifs est passé de 26 900 en 2017 à 28 000 en 2018, soit une augmentation de 4,1 %. Cette hausse est entièrement due aux entreprises privées (+6,3 %) », constate la Dares. Ainsi, en 2018, 21 700 entreprises privées (notamment des micro-entrepreneurs) exercent une activité de services à la personne (soit 78 % des organismes), alors qu’elles étaient 20 450 en 2017. Au total, plus de trois organismes prestataires sur quatre sont des entreprises privées. « Au contraire, la part des associations et des organismes publics recule de nouveau (22,3 % en 2018 contre 24,0 % en 2017) ».
L’aide aux personnes âgées majoritaire chez les organismes publics
Du côté des activités, à chaque organisme ses spécialités. « Les associations et les organismes publics sont principalement tournés vers l’aide aux personnes âgées (environ la moitié de leurs activités respectives, bien qu’ayant chuté de 18,9 points entre 2010 et 2017) et, dans une moindre mesure, des activités d’entretien de la maison (respectivement 21,6 % et 28,2 % en 2017) ».
L’activité des entreprises privées prestataires, hors micro-entrepreneurs, est « plus diversifiée ». « Le petit jardinage et le bricolage (12,0 %) et la garde d’enfants (10,1 %) y occupent une place plus importante ». Les micro-entrepreneurs prestataires, eux, « se spécialisent dans les activités d’entretien de la maison (41,2 %), le petit jardinage et le bricolage (25,5 %) ».
Dernier élément à retenir : au deuxième trimestre 2018, un intervenant a travaillé, en moyenne, davantage quand il dépendait d’un organisme public (22,6 heures par semaine), contre 18,1 heures dans une association de services à la personne et 15,6 heures dans le privé. « Les micro-entrepreneurs réalisent deux fois moins d’heures que les intervenants d’un organisme public, mais ils ont augmenté leur volume d’heures rémunérées d’un quart entre 2010 », nuance la Dares.
Ludovic Galtier
Accéder à l’étude de la Dares.
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