Le gouvernement souhaite développer le « secourisme en santé mentale » dans la fonction publique
Par Franck Lemarc
« La santé mentale est une composante essentielle de la santé ». En démarrant ainsi la circulaire (https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf/circ?id=45298), les ministres Olivier Véran et Amélie de Montchalin souhaitent aller dans le sens de la volonté du président de la République, qui dit vouloir faire en sorte que la santé mentale ne soit plus l’éternel parent pauvre de la politique de santé publique. Témoin la tenue des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, en septembre dernier, lors desquelles le chef de l’État avait dit son souhait de « généraliser le secourisme en santé mentale dans tous les secteurs de la société ».
Définition
Mais qu’est-ce que le « secourisme en santé mentale » ? Il s’agit, peut-on lire dans la circulaire, de « la capacité à réagir à la détresse psychique d’une personne et à entrer en relation avec elle ». Il n’est pas question ici de soins, mais de former des personnes pour « leur permettre d’appréhender la santé mentale et les troubles psychiques, d’identifier des signes de souffrance et d’assurer un premier niveau de conseil, d’aide de proximité et de médiation vers les aides spécialisées et les soins ». Parallèlement à l’apprentissage des « gestes qui sauvent » (massages cardiaques, utilisation des défibrillateurs, etc.), il s’agit de former à « établir le dialogue avec les personnes en souffrance » pour les orienter vers les professionnels de la santé mentale, « sans intrusion et d’égal à égal ».
Trois axes
Le gouvernement veut donc agir selon trois axes pour développer cette culture dans la fonction publique : des actions de sensibilisation, de formation et de formation de formateurs.
La sensibilisation a pour objectif de « faire connaître la santé mentale » et de « déstigmatiser les troubles psychiques ». Elle pourra prendre la forme de « demi-journées d’information » via un module de deux heures qui sera accessible à partir du troisième trimestre 2022. Ou encore de « tables rondes, débats, ateliers ou conférences ». « Il est recommandé d’organiser des demi-journées de sensibilisation et de prévention à la santé mentale annuellement, à partir de 2022, dans chaque administration et établissement public », précisent les ministres.
Deuxième étage de la fusée : la formation. Il s’agira de permettre à des agents « d’acquérir des connaissances de base concernant les troubles de la santé mentale », de savoir les « repérer », de « conseiller, orienter, rassurer et agir ». La formation devra s’adresser « à tous les agents volontaires, qui doivent exposer leur motivation pour suivre cette formation ». Ces formations, pour ce qui concerne la fonction publique territoriale, devraient être dispensées par le CNFPT.
Enfin, les administrations et les collectivités sont invitées à engager des actions de formations de formateurs, afin de pouvoir par la suite réaliser des formations en interne sur ce sujet. Elles s’adresseront « à des agents volontaires ayant été formés au secourisme en santé mentale, qui ont une connaissance des risques psychosociaux et une expérience en matière de formation. »
Dans la FPT, la Direction générale des collectivités locales (DGCL) sera chargée de piloter la mise en place de ces actions. Dans ce versant de la fonction publique néanmoins, il ne peut s’agir que de « recommandations », et aucune action obligatoire n’est mentionnée dans la circulaire.
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