Agenda rural : le Premier ministre salue une mise en oeuvre rapide des décisions
Le Premier ministre Édouard Philippe s’est rendu hier dans le département des Vosges, et a prononcé un discours à Girancourt pour faire le point sur l’avancement de l’Agenda rural, cinq mois après son lancement.
À l’occasion de ce premier Comité interministériel aux ruralités, le Premier ministre et une partie du gouvernement sont allés constater, sur le terrain, la réalisation d’un certain nombre des mesures annoncées en septembre lors du congrès de l’AMRF, à Eppe-Sauvage (lire Maire info du 20 septembre). Mesures qui étaient elles-mêmes pour la plupart issues du rapport rendu en juillet dernier par cinq maires et parlementaires de la ruralité, dont deux vice-présidents de l’AMF, Pierre Jarlier et Cécile Gallien.
Le Premier ministre a commencé par donner à nouveau sa vision de la ruralité, ou plutôt « des ruralités, qui recoupent des réalités géographiques et sociologiques extrêmement différentes ». En martelant l’idée que contrairement aux idées reçues, les campagnes sont selon lui « redevenues attractives » et en insistant sur le fait que les industries s’installent bien plus souvent dans les zones rurales que dans les zones urbaines. « Il n’y a donc pas lieu d’opposer deux pays, deux France, celle de l’agriculture et celle de l’industrie. »
Cafés et commerces
Tout en rappelant qu’il n’existe « aucune solution miracle », le Premier ministre s’est félicité de la mise en œuvre rapide des premières mesures de l’Agenda rural. À commencer par la création de licences IV gratuites pour les petites communes : « C’est désormais chose faite : 10 à 15 000 communes rurales de moins de 3 500 habitants pourront en bénéficier. » Il a salué l’initiative « 1000 cafés » du groupement de l'économie sociale et solidaire SOS (lire Maire info du 12 septembre). « La demande est considérable et, d’une opération initialement intitulée 1000 cafés, on va probablement passer à 2 000, 3 000 cafés ».
Les nouvelles exonérations fiscales destinées au petit commerce dans les communes de moins de 3 500 habitants ont été adoptées dans la loi de finances pour 2020, compensées à 33 % par l’État. « Nous allons voir si ce dispositif fonctionne », a prudemment déclaré le chef du gouvernement.
France services
Sur l’accès aux services publics, le Premier ministre a d’abord évoqué la question de la santé, en rappelant les mesures prises : suppression du numerus clausus – qui prendra plusieurs années avant de faire effet –, cofinancement de l’installation de « 600 médecins généralistes en zone rurale ». Depuis septembre, « 110 médecins salariés » ont été recrutés dans ce cadre, a annoncé Édouard Philippe. Par ailleurs, « 750 contrats d’assistants médicaux ont été signés ou le seront dans les jours et les semaines qui viennent », l’objectif étant de libérer du temps pour les médecins en les déchargeant d’une partie des tâches administratives. Le gouvernement estime que « plus de 100 000 patients devraient retrouver un médecin traitant grâce à ce temps libéré ».
Les structures France services ont également été évoquées : 534 d’entre elles ont été labellisées au 1er février, « et 80 % d’entre elles se trouvent en territoire rural ». On notera au passage, en consultant le dossier de presse de la rencontre d’hier, que le gouvernement a tranché : ces structures s’appellent désormais officiellement « les France services », tout court – l’ancien nom, Maisons France services, donnant lieu à un sigle « MFS » jugé inélégant.
Petites lignes : accords locaux
Le Premier ministre a conclu son discours en évoquant le numérique (« nous avons décidé de mobiliser 280 millions d’euros supplémentaires pour financer le déploiement de la fibre d’ici 2025 », a-t-il rappelé) et la mobilité. Il est revenu sur la polémique survenue il y a deux ans sur la fermeture des petites lignes (lire Maire info du 26 février 2018), à la suite du fameux rapport Spinetta. Il a défendu la vision qu’il avait alors développée, lorsqu’il avait déclaré « on ne ferme pas 9000 km de lignes depuis Paris ». Le gouvernement a donc souhaité traiter les dossiers au cas par cas et sur le terrain, avec les régions. Dans le Grand est et en Centre-Val-de-Loire, un « protocole d’accord » a été signé : sur les lignes « très locales », la région prend les travaux à sa charge ; l’État finance les travaux sur les lignes « très structurantes » ; et les autres lignes « restent cofinancées ». Le Premier ministre a invité les autres régions à mener des réflexions dans le même sens.
Enfin, Édouard Philippe a évoqué la sécurité, affirmant que « bien vivre à la campagne, c’est vivre en sécurité ». Il a dit la volonté du gouvernement de « lutter sans la moindre complaisance contre les actions, parfois très violentes, menées contre les agriculteurs » : « Ceux qui nous nourrissent ont droit [à la sécurité], pas plus que les autres, mais certainement pas moins. »
F.L.
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