Retour au collège très calibré dans les « zones vertes » de l'épidémie
Au tour des collèges : après le bol d’air du premier week-end déconfiné, des élèves de 6e et 5e sont retournés en classe lundi dans les régions moins touchées par l’épidémie, toujours surveillée de près par crainte d’une deuxième vague.
Après le retour en classe d’écoliers la semaine passée, le déconfinement s’est étendu en France aux collèges de « zones vertes » où 185 000 élèves ont fait leur rentrée en se pliant à un strict protocole sanitaire, dont le port obligatoire du masque.
Devant le collège Pierre-Puget à Marseille, les élèves tentaient de se rassurer. « On ne risque rien, c’est ma mère qui me l’a dit », a assuré l’un d’eux, Amine. « On peut être porteurs », rectifiait sa camarade Adelina.
Au collège de la Tourette à Lyon, Lou, en 6e, appréhendait cette rentrée sous surveillance. « On ne pourra plus se faire de ‘’check’’, on ne peut plus se toucher. On nous a dit qu’on allait avoir chacun notre table et que les profs vont changer de salles à notre place », explique-t-elle. « Et on aura tous un masque sur la tête, ça fait de la buée sur les lunettes, c’est horrible ! ».
Cette nouvelle étape du déconfinement scolaire coupe la France en deux: rien n’a ainsi changé lundi pour les collégiens des régions en « zones rouges », dont l’Île-de-France, qui devront attendre fin mai pour savoir s’ils retourneront en classe.
« Aucune visibilité »
Malgré les craintes, le gouvernement continue de défendre ce redémarrage pour renouer avec les quelque 500 000 élèves ayant décroché pendant le confinement. « Il faut en quelque sorte réhabituer la société à aller à l’école », a résumé lundi le ministre de l’Éducation nationale, Blanquer, sur RTL.
Des résurgences de l’épidémie ont parfois grippé le redémarrage. À Soyaux et La Couronne, dans la banlieue d’Angoulême, des écoles ont été de nouveau fermées après des cas de covid-19 chez deux membres de l’équipe. Même décision pour une école niçoise après qu’un élève a été testé positif ou à Roubaix.
Au total, quelque 70 établissements ont dû fermer à nouveau ou repousser leur rentrée sur les 40 000 concernés par le déconfinement, selon le ministère de l’Education nationale. « Presque à chaque fois, ce sont des cas (de covid-19, ndlr) qui se déclarent à l’extérieur de l’école », a précisé Jean-Michel Blanquer.
Souvent critiqué pour sa gestion de la crise, le gouvernement se veut toutefois rassurant et affirme être en mesure « d’isoler » tout nouveau foyer de contamination.
« Depuis lundi (dernier, ndlr), nous avons identifié 25 clusters sur notre territoire. Le système mis en place pour tester, isoler et casser les chaînes de contamination est opérationnel », assurait le ministre de la Santé Olivier Véran au Journal du Dimanche.
Les autorités surveillent maintenant avec fébrilité l’impact sanitaire du déconfinement, qui a permis de goûter à nouveau pendant le week-end aux joies des promenades en forêt ou sur les plages mais pourrait relancer l’épidémie – qui a tué plus de 28 000 personnes en France.
Selon les statistiques publiées dimanche soir, le reflux des hospitalisations se confirme malgré un net rebond du nombre de décès sur 24 heures (+ 483). Les scientifiques considèrent qu’aucun bilan du déconfinement ne pourra être tiré avant au moins deux semaines. (AFP)
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