Politique de la ville : les élus locaux peinent à accéder aux crédits du plan de relance
Par A.W.
Pour « nombre d’élus » qui souhaitent « profiter des crédits de France relance », « les difficultés rencontrées sont encore nombreuses ». Dans un courrier envoyé jeudi dernier au président de la République, les présidents de cinq associations d’élus locaux (France urbaine, AdCF, AMF, Villes de France et Ville & Banlieue) lui rappellent « l’urgence de mobiliser des crédits pour les quartiers populaires » dont ils ont « besoin, dès maintenant ».
L’accès à ceux-ci resterait insuffisant au regard des objectifs et des mesures annoncés pour les quartiers de la politique de la ville lors du comité interministériel à la ville (CIV) qui s’est tenu à Grigny le 29 janvier dernier.
Et ce malgré les échanges avec le Premier ministre et le gouvernement qui ont suivi et le déploiement de certaines de ces mesures (lire ici et là).
Des comités départementaux à la peine
Sébastien Martin, François Baroin, Johanna Rolland, Caroline Cayeux et Thierry Falconnet constatent ainsi que « les comités départementaux de la politique de la ville tardent à se mettre en place, alors qu’ils conditionnent la mise en œuvre opérationnelle des mesures du CIV ».
Pourtant, soulignent-ils, « la situation des habitants est de plus en plus préoccupante et l’appel du 14 novembre signé par plus de 250 maires de toute strate démographique [demandant qu'un milliard d’euros du plan de relance soit consacré aux « territoires en décrochage », NDLR] a rappelé l’extrême urgence qui prévaut, afin de venir en aide à nos concitoyens les plus fragiles et exposés aux conséquences de la crise sanitaire et sociale que nous vivons ».
Pour cette raison, ils ont renouvelé au chef de l’État leur demande de voir une « cellule de suivi national placée auprès de Matignon » être mise en place « dans les meilleurs délais » afin de « mieux flécher et identifier les crédits vers les quartiers populaires les plus en difficulté ».
Les appels à projet accroissent les inégalités territoriales
Dans ce cadre, les présidents des cinq associations d’élus rappellent que « l’élaboration des contrats de relance et de transition écologique (CRTE) est un sujet majeur », ceux-ci ayant « vocation à accompagner les projets de territoires adoptés pour la mandature 2020-2026 ».
Ils disent ainsi regretter « vivement la poursuite, voire même la multiplication, des appels à projet et appels à manifestation d’intérêt (AMI) », qui entre « en contradiction avec l’esprit des CRTE ». A leurs yeux, « cette situation risque d’accroître les inégalités entre les territoires qui n’ont pas tous les mêmes capacités d’ingénierie pour y répondre, et, plus globalement, de nuire à la déclinaison opérationnelle des orientations portées par France Relance et le comité interministériel à la ville du 29 janvier ».
D'autant que la stabilisation des périmètres s'est faite dans des délais courts et que les élus - notamment les maires - restent encore très peu informés de l’existence ou du fonctionnement même de ces contrats, qui doivent pourtant devenir le socle de la relation entre le bloc local et l’État durant la mandature. Regrettant que les maires ne soient pas associés directement au processus d'élaboration de ces futurs contrats, François Baroin a d’ailleurs demandé au Premier ministre, il y a un mois, que leur signature, prévue en juin, soit prolongée jusqu’au mois de novembre pour ne pas « défavoriser les nouvelles équipes municipales ».
Consulter le dossier de presse du Comité interministériel à la ville.
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