Maire-info
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Édition du mardi 1er février 2022
Mobilité durable

Moins de morts sur les routes mais année noire pour les cyclistes

Par Anne-Sophie Labadie - AFP

Le nombre de cyclistes morts dans des accidents routiers en France métropolitaine a bondi de 21% en 2021 par rapport à 2019 avant la pandémie, mais le nombre global de tués est en baisse de 9%, a indiqué lundi la Sécurité routière. 

Un total de 2 947 personnes ont perdu la vie en 2021 sur les routes de métropole. 

Ce bilan annuel - provisoire - reste sous la barre symbolique des 3 000 morts, comme en 2020 quand 2 541 personnes étaient décédées dans un accident de la route, ce qui correspondait au plus bas niveau depuis 1924, sous l’effet de la réduction de la circulation causée par la crise sanitaire. 

L’Observatoire national interministériel de la Sécurité routière souligne que le couvre-feu instauré en 2021 et la fermeture des discothèques au premier semestre et en décembre « ont pu limiter les déplacements notamment festifs de nuit ». Le télétravail a également pu « influer sur l’exposition au risque ». 

Il en résulte une mortalité routière en baisse pour les automobilistes (1 411 tués), pour les utilisateurs de deux-roues motorisés (670 décès) et pour les piétons (416 morts). Est également annoncée une baisse de 4 % des accidents corporels enregistrés par les forces de l’ordre (53 620 accidents) et de 5 % du nombre de blessés (67.141).

Cependant, « le trafic routier semble avoir retrouvé en 2021 un niveau proche de celui d’avant crise », selon le communiqué.

Et, pour la première fois depuis vingt ans, le nombre de cyclistes tués a dépassé les 200. Au total, 226 cyclistes ont trouvé la mort en 2021, soit 39 de plus qu’en 2019, 48 de plus qu’en 2020.

« Cyclistes plus vulnérables » 

« Cette hausse est davantage marquée hors agglomération (+ 35% en 2021 par rapport à deux ans auparavant) où les vitesses élevées des usagers motorisés rendent les cyclistes plus vulnérables », note l’ONISR.

« Ce sont avant tout des personnes qui décèdent hors agglomération, percutées par des véhicules qui roulent très vite, il n’est pas question de casque ou de feu rouge », commente auprès de l’AFP Olivier Schneider, président de la fédération française des usagers de la bicyclette. 

« La hausse est moindre en ville »  où la pratique augmente, souligne Olivier Schneider, qui plaide pour le développement de liaisons intercommunales en dehors des villes. Il souhaite aussi le développement des pistes cyclables sécurisées en ville et le déploiement de caméras sur les poids lourds leur signalant par des alarmes visuelles ou sonores la présence de vélos dans les angles morts. 

Selon des chiffres publiés début janvier par Vélos&Territoires, la pratique cycliste a progressé de 31 % en zone urbaine et de 14 % en milieu rural par rapport à 2019. 

Signe d’une évolution des modes de transport, notamment dans la capitale: la mortalité des utilisateurs de trottinettes électriques est en forte hausse, avec 22 décès enregistrés l’an dernier, contre 10 en 2019 et sept en 2020.

Un homme circulant en trottinette motorisée a ainsi été percuté le 3 décembre par un camion-benne à Chilly-Mazarin (Essonne). Avant lui, une gardienne de la paix de 30 ans, avait été fauchée en juillet à Paris par une ambulance avant d’être projetée contre un bus.

Dans les territoires ultramarins, 296 personnes sont mortes sur les routes, un bilan en hausse de 8 % par rapport à 2019. Dans le détail, 182 personnes ont été tuées dans les départements d’Outre-mer, 92 dans les collectivités d’Outre-mer et en Nouvelle Calédonie.
 

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