Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 6 janvier 2023
Logement social

Pensions de famille : les élus appelés à répondre à une enquête pour améliorer le dispositif

Pour accélérer le développement des pensions de famille (anciennement appelées maisons-relais), Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement souhaite notamment connaître le ressenti et les attentes des élus locaux vis-à-vis de ce dispositif. Ils sont appelés à répondre à une enquête en ligne d'ici la fin janvier. 

Par Franck Lemarc

Offrir aux personnes en situation d’isolement ou d’exclusion sociale « des logements abordables offrant un chez-soi dans un cadre combinant logements individuels et espaces collectifs ». C’est l’objectif des pensions de famille (maisons-relais), résidences sociales portées par le tissu associatif, dont le gouvernement souhaite, dans le cadre du plan Logement d’abord, multiplier le nombre. 

Ces structures proposent des logements individuels (en moyenne 25 par structure), destinés à des personnes, souvent marquées par des passages à la rue, dont « la situation sociale et psychologique rend difficile l’accès à un logement ordinaire ». Les pensions de famille offrent un logement sans condition de durée, contre une redevance modique et ouvrant droit à l’APL foyer. Elles y sont accompagnées par des « hôtes »  qui animent la vie collective et les soutiennent dans leurs démarches. 

Les communes « facilitatrices » 

La création d’une telle structure se fait à travers un travail commun mené par les associations (gestionnaires), l’État (en partie financeur), les communes et les intercommunalités. Celles-ci interviennent d’abord pour délivrer les autorisations nécessaires (permis de construire ou de réhabiliter), mais également à travers les CCAS et CIAS. Elles jouent également un rôle de « facilitateur » : « Même si ce sont en général les associations qui portent les projets, tout est plus facile quand une commune est aidante et partie prenante », explique à Maire info Stéphan Giraud, responsable du programme sciences comportementales au sein de la Direction interministérielle à la transformation publique (DITP), qui dirige l’enquête. 

Si le dispositif a fait la preuve de son efficacité en matière de lutte contre l’exclusion, il reste qu’il ne décolle pas assez vite aux yeux du gouvernement. La Dihal (Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement) a donc diligenté une enquête notamment pour estimer le degré de connaissance des élus locaux de ce dispositif. Le but est également de comprendre leurs motivations, pour ceux qui se sont lancés, ou leurs réticences, pour ceux qui hésitent. 

Dimension humaine

L’enquête a été confiée à la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP), et plus précisément à l’équipe « Programme sciences comportementales », que dirige Stéphan Giraud. Cette petite équipe constituée, outre son responsable, de quatre scientifiques, a pour mission de réaliser des enquêtes afin de « comprendre les dimensions psychologiques et comportementales des politiques publiques ». La démarche est intéressante : « Les politiques publiques, ce ne sont pas seulement des montages techniques et financiers, explique Stéphan Giraud, c’est aussi une dimension humaine. Pour éviter que ces politiques publiques risquent d’apparaître comme trop ‘’déconnectées’’, il est utile de les co-construire, avec tous les acteurs, et d’avoir la vision la plus fine possible du ressenti de tous ces acteurs. » 

Cette étude de la dimension « psychologique »  (ressenti, freins, éventuels préjugés…) permet de livrer un diagnostic qui peut ensuite déboucher sur des solutions opérationnelles, des expérimentations, ou encore d’aboutir à la mise au point de boîtes à outils. 

La nécessité d’un panel représentatif

C’est dans ce but que la DITP sollicite les élus locaux (communaux et intercommunaux), via une enquête en ligne destinée à « mieux comprendre ce que les élus savent et pensent du dispositif pension de famille ». L’enquête sera d’autant plus pertinente qu’elle aura plus de répondants, si possible représentatifs de toutes les strates et de tous les territoires. Il n’est évidemment pas nécessaire d’être soi-même engagé dans une démarche de construction de pension de famille pour y répondre : la DITP s’intéresse aussi à ceux qui hésitent à franchir le pas, ou s’y refusent. Ou encore à ceux qui ne sont, tout simplement, pas au courant du dispositif. Toutes ces réponses permettront d’affiner et d’améliorer ce dispositif, dans le cadre du second plan quinquennal Logement d’abord (2023-2027). 

L’enquête est strictement anonyme et ne nécessite qu’une dizaine de minutes. Les élus qui souhaitent y participer ont jusqu’au 31 janvier pour le faire, en se rendant à cette adresse

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