Maire-info
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Édition du mardi 15 juin 2021
Transports

Le train et le vélo au coeur de la campagne des régionales

Une enquête réalisée par le groupe de réflexion TDIE, publiée hier, permet de connaître les grandes orientations des candidats aux régionales en matière de transport. Conclusion des experts : « Les deux sujets qui dominent les engagements des candidats aux régionales sont le train et le vélo ; ces deux sujets ne sont plus clivants. »

Par Franck Lemarc

Les transports représentent, partout, le premier poste de dépenses des régions. Il n’est donc pas inutile de se pencher sur les propositions des différents candidats en la matière. C’est ce qu’a fait le groupe de réflexion Transport, Développement, Intermodalité, Environnement (TDIE), un groupe d’experts présidé par deux grands connaisseurs des questions de transport public : Philippe Duron, ancien maire de Caen et ancien président de l’Agence de financement des infrastructures de transport en France et du Conseil d’orientation des infrastructures ; et Louis Nègre, maire de Cagnes-sur-Mer et président du Gart (Groupement des autorités responsables du transport). 

Méthodologie

TDIE a envoyé un questionnaire à toutes les listes candidates aux élections régionales, avec cinq grands thèmes abordés : orientations générales de la politique transport souhaitées par le candidat, stratégie en matière de fret et de logistique, rôle de la région en tant que chef de file de l’intermodalité et autorité organisatrice, priorités en matière d’investissements, financement des innovations. 
Le groupe de réflexion a reçu 24 réponses argumentées, qui lui ont permis de faire une synthèse des propositions des candidats et de dégager des tendances « transversales »  et « des éléments de consensus ».  

Le ferroviaire et le vélo plebiscités

Parmi ces éléments de consensus, repris par tous les candidats toutes tendances politiques confondues, TDIE retient la « décarbonation des transports » : de nombreux candidats souhaitent contribuer au développement du réseau de recharges électriques, inciter les entreprises délégataires à développer une offre électrique, achever l’électrification du réseau ferroviaire sur leur territoire. L’intermodalité est également très bien traitée, notamment à travers des projets de parkings relais et de pôles intermodaux, ainsi que de plateformes régionales de données « afin de favoriser l’accès électronique aux services (information et billettique). » 
Le consensus le plus large concerne le ferroviaire et le vélo. Le ferroviaire « s’affirme comme le service à la population principal des régions en matière de transport », écrivent les experts de TDIE : quasiment tous les candidats s’engagent à une amélioration du service de transport ferroviaire, en qualité et en quantité ». Selon les régions, certains mettent davantage l’accent sur la qualité de service (ponctualité et régularité), d’autres sur la croissance de l’offre. La thématique du confort « s’impose de façon générale ». A contrario, le groupe de réflexion note que la question des gares routières « ne suscite pas beaucoup de propositions »  – alors que la région, rappelons-le, doit définir un schéma régional en la matière.
Le vélo est aussi très présent dans les réponses des candidats, ce qui constitue une nouveauté, en particulier à l’échelle des régions – la question du vélo était, jusqu’à présent, souvent traitée à une maille plus fine, celle des communes et EPCI. Le vélo devient « un nouvel enjeu pour la politique régionale des transports du quotidien », et « la quasi-totalité des candidats (insiste) sur la nécessité d’une contribution active des régions au développement de l’usage du vélo comme mode de déplacement quotidien ». C’est bien cette notion de « déplacements du quotidien »  qui apparaît comme une nouveauté, dans la mesure où jusqu’à présent, les régions se sont surtout engagées sur le volet touristique du vélo, au travers des schémas régionaux de voies vertes et de vélo-routes. L’engagement pour le vélo se traduit, chez de nombreux candidats, par deux axes de propositions : le développement des infrastructures (réseau cyclable, intermodalité, stationnement en gare) ; et « un engagement à assurer la mise en œuvre des obligations fixées par la LOM concernant la possibilité d’emporter son vélo non démonté dans les trains et cars des services régionaux ». 

La sécurité s’invite dans les programmes

La question de la sécurité, qui apparaît de façon générale au cœur de cette campagne, bien que les régions n’aient pas de compétences directes en la matière, s’impose également dans le débat sur les transports : plusieurs candidats demandent une évolution législative ouvrant aux régions une nouvelle compétence en matière de sécurité, de manière à pouvoir créer une police des transports régionaux, dans les TER en particulier. D’autres proposent la création de postes d’agents spécialement formés pour prévenir les incivilités et les délits (harcèlement, agressions sexistes et sexuelles, vols). La vidéo-protection dans les trains, les gares, voire les cars scolaires est également plébiscitée par de nombreux candidats. 

Encore et toujours le débat sur la gratuité

Beaucoup moins consensuel et plus clivant est le débat sur la gratuité, qui « occupe une place significative dans le débat ». TDIE note que presque personne ne propose la gratuité totale des réseaux de transports régionaux, à l’exception d’une liste en Île-de-France. Les autres candidats favorables à des mesures de gratuité le font de façon plus ciblée (par exemple la gratuité pour les moins de 25 ans ou les scolaires/étudiants). 
Le groupe de réflexion note que la question de la gratuité génère « deux types de débat », l’un de principe, l’autre sur « la capacité de la région à la financer ». Plus généralement, la question du financement des transports et de la fiscalité régionale ne semblent pas au cœur des préoccupations des candidats. 
Enfin, les experts notent que « les grands projets d’infrastructure ne sont plus très nombreux à mobiliser les positionnements des candidats », sauf en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie où le projet de LGV Bordeaux-Toulouse fait débat. En Île-de-France, le chantier du Grand Paris express « n’est pas fondamentalement remis en cause dans sa globalité ». 
Sur le sujet de la « complémentarité urbain-rural », les experts relèvent que « les candidats développement de nombreuses réflexions sur la nécessité d’assurer un maillage optimal des réseaux de transport ». Globalement, « le discours sur l’articulation entre les mobilités urbaines et interurbaines se concentre sur les questions d’intermodalité ». 
La question de la gouvernance, et en particulier des relations avec les communautés de communes qui ont choisi d’exercer la compétence mobilité, est visiblement peu abordée par les candidats. « Lorsqu’ils y accordent de l’attention, les candidats annoncent un travail de concertation sur le périmètre des bassins de mobilité et le contenu des contrats opérationnels de mobilité. » 

Accéder à l’étude de TDIE.

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