JOP 2024 : 1 035 collectivités engagées dans l'Olympiade culturelle
Par Lucile Bonnin
C’est en juin 2022 que la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, et la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, ont donné le top départ pour l’Olympiade culturelle. Ce programme est mis en place par le Comité international olympique et permet aux pays hôtes des Jeux olympiques « de faire dialoguer sport et culture » dans tous leurs territoires, et ce pendant quatre années (lire Maire info du 7 juillet 2022).
C'est en réalité le deuxième volet de l’Olympiade culturelle qui a été lancé par les Jeux olympiques et paralympiques de Paris en ce début d’été – après celui des Journées Olympiques – et qui comprend un appel à participation national et des appels à projets divers et variés. L’Olympiade culturelle durera jusqu’au 8 septembre 2024.
Moins de deux ans après son lancement, le temps est venu de faire un point sur les initiatives déjà engagées dans les territoires. C’est notamment ce qui a été fait à l’occasion d’une table ronde de la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale la semaine dernière.
Label « Olympiade culturelle »
« On s’appuie sur les territoires labellisés Terres de Jeux pour développer ce projet mais toutes les collectivités au-delà des Terre de Jeux sont les bienvenues » , explique Dominique Hervieu, directrice de la culture pour Paris 2024, devant les députés.
Cinq critères sont nécessaires pour présenter un projet dans le cadre de l’Olympiade Culturelle. Il faut d’abord créer un dialogue entre la culture et le sport et « renouer avec l’esprit des Jeux olympiques et paralympiques » . Il faut, par la suite, signer la charte olympique, assurer le suivi du projet grâce à une direction artistique, présenter un plan financier et technique viable et enfin avoir un lieu de diffusion à disposition.
Actuellement, 1035 collectivités sont engagées dans l’Olympiade et 2100 projets ont été labellisés. La directrice de la culture a rappelé que des guides restaient accessibles gratuitement pour les collectivités intéressées par l’élaboration d’un projet.
D’ailleurs, la mobilisation continue. « Nous avons identifié plus de 2 700 projets et 2 100 projets sont labellisés, indique Pierre Martinez, adjoint à la directrice culture de Paris 2024. On s’attendait à une décrue mais on continue de recevoir à peu près 300 projets tous les mois. Cela représente 31 522 évènements dont 82 % sont gratuits. »
Budgets et répartition
Le budget total dédié par Paris 2024 sur l’Olympiade culturelle est de 13,2 millions d'euros (hors masse salariale). Sur ces 13 millions d’euros, 2 % sont alloués au fonctionnement, 5 % à la communication. Le reste est alloué aux projets de la manière suivante : 11 % pour les projets dans les stades, les sites de célébration ou encore le relais de la flamme ; 19 % pour le co-financement de projets avec les parties prenantes (Paris, Seine-Saint-Denis, Marseille, Grand Paris, Ile-de-France) ; et 63 % sur les projets sélectionnés et labellisés « Olympiade culturelle » (soit plus de 8 millions d’euros). « Au total, 12 200 000 euros, soit 93 % du budget global, va directement sur les projets dans les territoires », conclu Pierre Martinez.
Selon Dominique Hervieu, « 43 % des projets labellisés se trouvent en Ile-de-France et 57 % sur le reste du territoire ».
En plus de ces crédits de Paris 2024, le ministère de la Culture a dégagé un budget de 9 millions d’euros au total. Cette enveloppe vise à soutenir des « projets nationaux de grande ampleur qui rayonnent », comme l’explique Noël Corbin, délégué général à la transmission, aux territoires et à la démocratie culturelle (DG2TDC). Une Grande collecte des archives du monde du sport a par exemple été lancée et financée par le ministère de la Culture. Le reste de l’enveloppe a été réparti dans les régions et les Directions des affaires culturelles (Drac) ont sélectionné les projets à co-financer dans chaque département. Le représentant du ministère a précisé que sur les « 200 manifestations mi-financées par le ministère, 10 % » se tenaient en Ile-de-France.
Un contexte perturbé
Plusieurs députés, lors de cette audition des responsables de l’Olympiade culturelle, ont abordé la question du contexte dans lequel celle-ci va se tenir notamment cet été pendant les Jeux.
Le député Hendrik Davi redoute par exemple que ces projets « ne soient qu’un paravent pour masquer les conséquences négatives des JO sur les autres événements culturels et artistiques » . Il rappelle que dans un contexte de crise inflationniste, les acteurs culturels tout comme les collectivités sont en difficulté et s’interroge par exemple sur la tenue de certains festivals qui ont vu leurs financements diminuer.
Par ailleurs, élus, représentants des festivités populaires et culturelles et syndicats s'inquiètent face à une recrudescence des interdictions par certains préfets, d'événements festifs et culturels programmés entre juin et septembre 2024 (lire Maire info du 18 janvier). Le député Jean-Jacques Gaultier a souligné ce problème en commission, pointant l’inquiétude particulière des maires ruraux à ce sujet.
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