En quatre ans, la situation financière des collectivités s'est homogénéisée d'une région à l'autre
« Entre 2014 et 2018, la situation financière des collectivités locales s’est homogénéisée d’une région à l’autre ». C’est la conclusion de la Direction générale des collectivités locales (DGCL) dans son dernier bulletin d’information statistique, paru hier et intitulé « Les comptes consolidés des collectivités locales : quelles disparités régionales ? ».
Des disparités géographiques importantes
La DGCL rappelle que les disparités géographiques des dépenses des collectivités locales sont « connues et assez bien documentées ». Ainsi, les dépenses par habitant des communes et de leurs groupements sont « plus importantes dans les communes de grande taille, touristiques ou de montagne », celles des départements « dépendent en grande partie des dépenses sociales » alors que celles des régions sont « plus fortes dans les régions dont le PIB par habitant est faible ».
À l’échelle du territoire, ce sont les dépenses par habitant des collectivités des îles (Corse et îles d’outre-mer) qui sont « les plus élevées » avec près de 5 000 euros par habitant et plus (en 2016), devant celles de Guyane et des régions continentales. « L’écart est de 27 % entre les dépenses par habitant enregistrées dans les budgets principaux des collectivités de Bretagne [les moins élevées des régions métropolitaines avec 3 182 euros par habitant] et celles de Provence-Alpes-Côte d’Azur [les plus élevées avec 4 028] », explique l’auteur de l’étude dont le travail s'appuie sur la consolidation des comptes des budgets principaux et annexes de l'ensemble des collectivités, y compris les syndicats. À noter que Mayotte se distingue particulièrement puisque ces dépenses par habitant sont encore « très inférieures à celles des collectivités des autres territoires ».
Réduction des disparités concernant l’épargne brute et l’endettement
Au cours de la dernière mandature municipale, entre 2014 et 2018, ces disparités géographiques ont évolué et se sont réduites en ce qui concerne l’épargne brute et l’endettement.
Concernant l’épargne brute, on a ainsi pu assister à « une certaine homogénéisation entre les régions » puisque ses évolutions sont venues « compenser des positions initiales différentes », si l’on s’en tient du moins à la France métropolitaine. « L’épargne brute par habitant des collectivités locales a augmenté dans les régions où elle était la plus faible en 2014 (Île-de-France, Paca, Hauts-de-France) et a beaucoup moins progressé là où elle était la plus forte (Normandie) », selon la DGCL. En revanche, les collectivités d’outre-mer se sont éloignées « encore un peu plus de la moyenne » durant cette période.
L’analyse est similaire pour ce qui est de l’endettement : les régions où les collectivités étaient les plus endettées en 2014 sont aussi celles où la situation s’est le plus améliorée (Paca, Île de France et Hauts-de-France). « Globalement, constate l’auteur, on assiste bien à une homogénéisation des situations d’endettement des collectivités d’une région à l’autre ». Et là aussi, la situation est singulière dans les outre-mer avec des capacités de désendettement « beaucoup plus volatiles qu’en métropole, du fait de la faiblesse de leur épargne brute certaines années ».
Une façon de financer l’investissement encore « très différente »
S’il y a eu également une certaine homogénéisation des niveaux des dépenses d’investissement d’une région à l’autre, entre 2014 et 2018, la façon de financer cet investissement n’a, quant à elle, pas connu de réduction des disparités entre régions. La façon de financer l’investissement (plutôt sur l’épargne brute ou plutôt sur les recettes d’investissement) reste ainsi « très différente d’une région à l’autre et il n’y a pas de tendance à l’homogénéisation », observe la DGCL qui estime que cette situation « peut traduire une certaine autonomie dans le financement des investissements ». Et on retrouve, cette fois, ce schéma à la fois pour les collectivités de France métropolitaine et pour celles d’outre-mer.
À noter que, concernant les dépenses de fonctionnement, l’auteur de l’étude recense également une « forte disparité des dépenses d’intervention ».
Par ailleurs, ce travail révèle qu’il n’y a « pas de différence nette » entre l’évolution des finances des collectivités situées dans les régions qui ont fusionné en 2015 et de celles situées dans les autres régions. « Si on se limite aux comptes des régions elles-mêmes, la situation financière des régions qui ont fusionné a évolué légèrement plus favorablement que celle des autres régions de province », indique la DGCL.
A.W.
Télécharger le bulletin de la DGCL.
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