Emballages : l'AMF répète son opposition à la consigne et prône le réemploi
L’AMF a, hier, une nouvelle fois pris position sur la question des emballages en se prononçant clairement « pour le réemploi » et contre le projet gouvernemental de mise en place d’une consigne – estimant d’ailleurs qu’en réalité, le système prôné par l’exécutif « n’a rien d’une consigne ».
On se rappelle que le Sénat, qui a achevé d’examiner le projet de loi Économie circulaire le 27 septembre (lire Maire info du 30 septembre) a déjà fermement rejeté le projet de consigne sur les bouteilles plastique ardemment défendu par la secrétaire d’État Brune Poirson. Avec souvent des mots très durs – des sénateurs ont dénoncé un projet « écrit par et pour les industriels ». Le Sénat a modifié le texte pour supprimer ce dispositif et le remplacer par « une consigne pour réemploi ou réutilisation ».
L’AMF, dans son communiqué publié hier, plaide elle aussi pour le réemploi – et pas seulement pour les bouteilles : « Verre ou métal, aliments ou produits d’hygiène », l’AMF plaide pour que « le consommateur retourne l’emballage usagé au producteur afin de permettre un nouveau remplissage, dans une démarche d’économie circulaire ». Cette « politique nouvelle », permettant réellement de réduire la production d’emballages, pourrait se mettre en place sur la base « d’une relation de proximité qui ne peut être organisée que par les producteurs qui le souhaitent pour des produits consommés localement et avec l’appui des collectivités ».
L’AMF annonce qu’elle va « rapidement prendre des initiatives » pour « mobiliser les acteurs locaux et développer des projets de réemploi locaux ».
Consigne « Poirson » : toujours non pour l’AMF
L’association en profite pour répéter son opposition totale à la consigne sur les bouteilles plastique défendue par le gouvernement, qu’elle dénonce comme « un projet de privatisation de la collecte des plastiques au profit des producteurs et distributeurs, et qui n’est en rien une consigne ». Ce dispositif, rappelle l’AMF, va « fragiliser inutilement la collecte publique », « déstabiliser le service public » et « générer des pertes financières qui ne pourront être compensées que par l’augmentation de la fiscalité locale ».
Et l’association conclut : « Alors que les collectivités portent le recyclage depuis vingt-cinq ans et continuent à investir massivement pour son développement, l’AMF s’interroge : pourquoi le gouvernement promeut-il une mesure qui menace gravement une des plus fortes politiques locales en matière d’environnement et de développement durable ? »
Ministre inflexible
Ce message n’est, pour l’instant, apparemment pas entendu au ministère de la Transition écologique et solidaire. Malgré les longues heures de débat au Sénat et les dizaines d’arguments déployés tant par les sénateurs que par les élus locaux, Brune Poirson, en fin de semaine dernière encore, aux Assises des déchets à Nantes, a répété qu’elle restait inflexible sur sa position, allant jusqu’à qualifier « d’abracadabrantesques » les arguments entendus au Sénat et dénonçant la « mauvaise foi » de ceux « qui partent en croisade pour de mauvaises raisons » contre la consigne.
Voilà qui donne le ton du débat sur ce texte qui devrait avoir lieu à l’Assemblée nationale en novembre.
F.L.
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