Maire-info
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Édition du mardi 8 octobre 2019
Ecole

Une nouvelle « typologie des communes » pour décrire le système éducatif

La Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère de l’Éducation nationale vient de publier, dans sa Note d’information d’octobre, une nouvelle « typologie des communes pour décrire le système éducatif ». Il s’agit notamment de comprendre comment « des contraintes liées à la morphologie et l’organisation du territoire »  peuvent influer sur les résultats scolaires. 
Cette étude s’appuie sur les catégories de communes définies par l’Insee : zonage en unités urbaines et en aires urbaines, tenant compte des « aires d’influence »  des grands pôles urbains. Le territoire est divisé en cinq « unités urbaines »  (bourgs, petites villes, urbain périphérique peu dense, urbain dense, urbain très dense) ; et quatre catégories rurales (rural éloigné très peu dense, rural éloigné peu dense, rural périphérique très peu dense et peu dense). 
Logiquement, il apparaît que la proportion d’élèves n’ayant pas d’école publique dans leur commune augmente en raison inverse de la densité démographique : si cette proportion n’est que de 0,1 % dans les communes « urbaines denses », elle atteint 51 % dans le rural éloigné très peu dense, voire 54 % dans le rural périphérique très peu dense. Dans ces territoires, les regroupements d’écoles (RPI ou regroupements pédagogiques intercommunaux) sont une solution souvent utilisée : 61,5 % des élèves sont scolarisés en RPI dans le rural périphérique très peu dense. Dès que l’on entre dans la catégorie urbaine, le nombre d’élèves en RPI s’effondre (4 % dans les petites villes, 1,5 % dans l’urbain dense). Même constat sur la taille des écoles : si un peu plus de 40 % des élèves sont scolarisés dans une école à une ou deux classes en milieu très peu dense, ce chiffre tombe à 0,4 % en urbain très dense.

Hétérogénéité sociale
La Depp se penche également sur le contexte socio-économique, « moins favorable à la réussite scolaire dans les petites villes ». La situation sociale des élèves la plus favorable, en moyenne, se situe dans les communes périphériques peu denses. Elle est plus défavorable dans les petites villes, tandis que « les communes rurales éloignées occupent une position intermédiaire ». Si les grandes villes et leur périphérie connaissent une surreprésentation des milieux favorisés, on y trouve aussi une hétérogénéité sociale beaucoup plus marquée que dans le monde rural : « Les territoires urbains sont traversés d’inégalités économiques fortes », alors que c’est dans le rural éloigné « que l’hétérogénéité est la plus faible. » 
En considérant la question de l’obtention des diplômes, l’étude met en lumière des inégalités assez marquées : neuf ans après l’entrée en 6e, seuls 46 % des élèves issus des communes rurales éloignées ont obtenu un baccalauréat, contre 60 % des élèves des communes urbaines très denses. L’obtention d’un bac professionnel est nettement plus fréquente en milieu rural éloigné très peu dense (28 %) et peu dense (26 %) que dans les communes urbaines très denses (19 %).

F.L.

Télécharger l’étude de la Depp.
 

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