EDF annonce de nouveaux retards sur les centrales nucléaires, mais RTE juge le risque de coupures moins élevé
Par Franck Lemarc
Le chaud et le froid. L’expression n’est pas seulement adaptée à la météo, avec le redoux spectaculaire qui touche le pays après cinq jours de gel, mais également aux annonces d’EDF. La semaine dernière, l’énergéticien se félicitait d’avoir passé le premier « pic » de l’hiver sans emcombre (lire Maire info du 16 décembre). Mais hier, les nouvelles ont été plus préoccupantes.
Nouveaux retards
EDF a en effet annoncé que quatre réacteurs, qui devaient redémarrer avant la fin de l’hiver, ne pourront finalement pas être remis en service dans les temps : Penly 1 et Flamenville avaient déjà vu leur redémarrage repoussé, vendredi ; EDF y a ajouté hier Golfech 1 et Penly 2. Par ailleurs, EDF a d’ores et déjà annoncé que six réacteurs devront être arrêtés durant l’année 2023, toujours pour des problèmes de corrosion.
Autrement dit, bien que l’énergéticien ait réussi à prendre un peu d’avance sur son calendrier de réouverture des réacteurs, en ce début d’hiver, cette avance risque de se trouver rapidement effacée.
Réserves d’eau en baisse
Autre problème : si le pic de la semaine dernière a bien été passé sans coupures, c’est en partie grâce à une sur-sollicitation des centrales hydroélectriques. À l’automne, les pluies ont relativement bien rempli les lacs de barrage, et les températures clémentes ont permis de peu les solliciter. Mais la seule semaine dernière a annulé, là encore, ces gains : la sollicitation plus importante que d’habitude des centrales hydroélectriques a fait fortement diminuer les réserves, qui sont passées d’un coup en-dessous des niveaux de saison. Le taux de remplissage des réservoirs d’eau d’EDF, annonce l’énergéticien, est désormais de 61 %, soit 6 points sous le taux de remplissage normal à cette période de l’année. Les barrages des Alpes sont moins mal lotis (avec un taux de remplissage autour de 60 %) que ceux des Pyrénées (55 %) et du Massif central (53 %).
EDF a également annoncé que les réserves de gaz, qui avaient été remplies à 100 % cet été, ont été fortement sollicitées la semaine dernière.
RTE plus optimiste
Néanmoins, le gestionnaire du transport de l’électricité, RTE, se montre ce matin un peu plus optimiste que le mois dernier : dans ses prévisions pour le mois à venir, qu’il a actualisé ce matin, le gestionnaire abaisse le risque de tensions sur le réseau à « moyen », alors qu’il le jugeait « élevé » un mois plus tôt. « Sous réserve du maintien des efforts d’économies d’énergie, ces évolutions favorables permettent de réduire le risque pour la sécurité d’approvisionnement par rapport à l’anticipation de ces derniers mois, en particulier pour le mois de janvier (...) sans pouvoir l’exclure en cas de conditions météorologiques très défavorables », écrit RTE ce matin.
C’est essentiellement la baisse de la consommation électrique (environ 9 % ces dernières semaines par rapport à l’année précédente) qui permet à RTE ce relatif regain d’optimisme. Le gestionnaire estime que les risques d’émission d’un signal « Écowatt rouge » sont plus « réduits » qu’il y a un mois.
Ce risque existe néanmoins toujours, si le mois de janvier devait connaître des températures très froides pendant une durée de plusieurs jours.
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