Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 7 mars 2022
Aménagement numérique du territoire

Données territoriales : une expérimentation pour améliorer les services publics locaux

Eau, éclairage public, bornes de recharge, télécommunications : France data réseau est une plateforme collaborative qui va permettre d'améliorer ces services publics locaux via le partage de données. Piloté par la FNCCR, le projet sera expérimenté par 16 territoires.

Par Lucile Bonnin

Le 24 février dernier a vu naître la plateforme France data réseau. Lancée par la FNCCR et quatre partenaires techniques (Ozwillo, Altereo, Darkskylab, Datactivist), cette plateforme collaborative va permettre aux collectivités de partager leurs données liées aux activités des services publics locaux en réseau. Ce projet a pu être réalisé avec le soutien du fonds de transformation numérique des collectivités territoriales du plan de relance.

16 territoires se sont portés volontaires pour cette première expérimentation : Territoire d’énergie Hautes-Alpes (SyME05), Territoire d’énergie Finistère (SDEF), SIEDS 79, SymielecVar, SIEM 51, Territoire d’énergie Indre-et-Loire (SIEIL37), Territoire d’énergie Seine-et-Marne (SDESM), Territoire d’énergie Puy-de-Dôme (SIEG), SYDEV 85, SDEHG 31, Territoire d’énergie Flandre (SIECF), Régie Eau D’Azur, Grand Annecy, Montpellier Méditerranée Métropole, Eau 17, et Valence Romans Agglo.

L’objectif : proposer de nouvelles ressources pour l'innovation en termes de gestion énergétique, de gestion du réseau d’eau, de déploiement des réseaux fibre et de données de localisation des bornes de recharge électriques.

Des données pour gérer les infrastructures locales

La France connaît une certaine dynamique en matière d'ouverture des données. Que cela soit les institutions gouvernementales ou les services publics en ligne, l’heure est à la modernisation. Les collectivités territoriales sont aussi concernées.

Ainsi, le lancement de la plateforme France data réseau encourage la « mutualisation et l'exploitation des données territoriales »  afin « d'améliorer la gestion des services publics » . La FNCCR indique que « ces données doivent permettre à terme de générer des indicateurs fiables favorisant la connaissance et la gestion des infrastructures, la planification de travaux et la prédiction des incidents. » 

Concrètement, la plateforme est donc un outil qui « doit préfigurer une ouverture à l’ensemble des territoires. »  Patrick Chaize, sénateur de l’Ain et vice-président de la FNCCR en charge du numérique explique que le principe « sera gagnant/gagnant : plus des collectivités y participeront, plus les données seront fiables et réutilisables à l’échelle locale pour la bonne gestion des infrastructures. » 

Quatre cas d’usage 

Parmi les territoires expérimentateurs, cinq gestionnaires de réseaux « cumulant près de 14 000 km de canalisations » . Leurs participations vont permettre d’étudier le rôle de la mutualisation des données dans la réduction des fuites des réseaux d’eau potable notamment dues « aux casses sur leur réseau (âge de la canalisation, matériaux…) » . À terme, le but sera de « développer des outils prédictifs des casses et d’optimisation des programmes de renouvellement en s’appuyant sur les données des services contributeurs et des modèles d’intelligence artificielle. » 

Deuxième volet d’expérimentation : l’éclairage public. C’est le volet qui mobilise le plus d’acteurs puisque sept groupements de collectivités, « gestionnaires de quelque 771 000 points lumineux »  y participent. Ils vont, pendant cette expérimentation, « croiser les données techniques et d’implantation, ainsi que celles relatives aux nuisances environnementales des points lumineux »  pour les cartographier de manière précise et détaillée. 

La plateforme recensera aussi les données liées aux bornes de recharge électriques. Trois syndicats responsables de 850 points de charge, établiront « une nomenclature commune afin de mieux identifier les équipements, d'améliorer l'accès aux bornes pour les usagers et de définir les futures zones à desservir. » 

Enfin, le dernier axe vise le déploiement des réseaux très haut débit en fibre optique. Trois syndicats d'énergie vont mettre sur la plateforme, « de manière standardisée » , les données dédiées aux poteaux électriques, pour enrichir les référentiels patrimoniaux.

Les premiers résultats sont attendus en fin d’année 2022. La démarche pourrait ensuite s'ouvrir à d’autres territoires et se généraliser. 

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2