Maire-info
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Édition du lundi 24 février 2020
Disparition

Décès de Michel Charasse, « serviteur passionné de la République »

Michel Charasse, ancien ministre, ancien maire de Puy-Guillaume et pendant dix ans trésorier général de l’AMF, est décédé dans la nuit du 20 au 21 février, à 78 ans, d’un cancer. 
Il était, selon les mots du communiqué publié par l’Élysée, « un serviteur passionné de la République, à toutes les échelles et à tous les niveaux » : maire, conseiller général, conseiller régional, sénateur, ministre, membre du Conseil constitutionnel. 
Michel Charasse était auvergnat de naissance et de cœur. Né dans le Puy-de-Dôme, à Chamalières, en 1941, il devient fonctionnaire au ministère des Finances en sortant de Sciences Po, puis assistant parlementaire de celui qui a été son mentor, Gaston Defferre. D’abord conseiller municipal en Corse, à Corte, en 1967, il retourne ensuite sur ses terres natales pour devenir maire de Puy-Guillaume, dans le Puy-de-Dôme, 1977 – mandat qu’il détiendra pendant 33 ans. Il devient sénateur du même département en 1981, en remplacement de Roger Quilliot, entré dans le premier gouvernement de Pierre Mauroy. Michel Charasse a été l’un des rédacteurs des fameuses « 110 propositions »  de la campagne victorieuse de François Mitterrand en 1981. Conseiller de François Mitterrand à l’Élysée, il sera l’un des artisans des grandes lois de décentralisation portées par Gaston Deferre en 1982. 
Michel Charasse est devenu ministre chargé du Budget en 1988, dans le gouvernement de Michel Rocard. Il l’est resté dans les gouvernements d’Édith Cresson puis de Pierre Bérégovoy en 1992. Parmi ses décisions les plus notables à ce poste, on retiendra le rétablissement de l’impôt sur la fortune, en 1988, la loi portant réforme des marchés publics, la création de Tracfin et le renforcement du contrôle fiscal. Il a également porté la loi dite Coluche (1989), permettant des déductions fiscales supplémentaires pour les associations caritatives.
Réélu sénateur en 1992, il quitte alors le gouvernement.  Il a enfin été nommé au Conseil constitutionnel de 2010 à 2019. 
Célèbre pour son franc-parler, ses bretelles, ses cigares et ses lunettes toujours sur son front ou le bout de son nez, Michel Charasse a été douze ans durant un pilier de la direction de l’AMF, dont le président et le bureau ont salué, vendredi, « un homme de conviction, jacobin et décentralisateur, partisan d’un État fort et respecté et fervent défenseur des libertés locales ». Pendant ces douze années, poursuit François Baroin, « il a pris part aux grandes batailles de la décentralisation, de l’aménagement du territoire, des finances et de la fiscalité locales, et de la fonction publique territoriale. Il s’est impliqué avec force afin que les maires disposent de moyens juridiques et financiers suffisants pour assurer leurs missions. » 
Michel Charasse sera inhumé mercredi à Puy-Guillaume. Le président de la République sera présent à ses obsèques et prononcera un discours d’hommage.

F.L.

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