Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 24 février 2020
Collectivités locales

Vie nocturne : un guide méthodologique pour en faire « un atout pour les territoires »

Les villes de Nantes, Paris, Bordeaux et Liège ont créé leurs Conseils de la nuit. Elles partagent leurs expériences dans le dernier guide méthodologique de la plateforme de la vie nocturne (PVN).
Intitulé « Politique publique de vie nocturne : gouvernance et participation », celui-ci s’adresse « aux élus et chefs de projet chargés de mettre en œuvre localement une politique globale de la vie nocturne »  qui fédère des acteurs de secteurs et aux intérêts différents (développement des activités de loisirs la nuit, promotion de la vie nocturne, régulation des pratiques et comportements festifs, culture, tourisme, sécurité, tranquillité publique, transport, santé, réduction des risques, économie, formation). Et a pour objectif de « faciliter la mobilisation des parties prenantes en vue de leur participation à l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques locales de la vie nocturne »  et d'en « faire un atout pour les territoires ». 

Gouvernance 
Dans ces communes, les choix en matière de gouvernance (politique et opérationnelle) de la vie nocturne diffèrent. Par exemple, si le maire « porte politiquement »  le Conseil de la nuit à Liège, un adjoint dédié occupe cette fonction à Nantes et à Paris et la solution « d’un copilotage à plusieurs adjoints mandatés par le maire »  a été privilégiée à Bordeaux. Les élus ont ainsi toute latitude en la matière.
Il n’y a rien de prédéfini non plus dans l’architecture des Conseils de la nuit. « Ils peuvent prendre plusieurs formes, allant d’un conseil restreint, composé de représentants des différents secteurs (Liège), à un réseau ouvert qui peut rassembler plusieurs centaines de personnes (Paris et Bordeaux). » 
S'agissant de la partie opérationnelle, un comité de pilotage peut avoir également pour mission de « valider et veiller à la mise en œuvre des actions proposées par les groupes de travail ou initiées par la mairie, de prendre en compte les aspects transversaux existant entre les différentes actions, d’évaluer les travaux du Conseil, d’organiser les échanges de pratiques avec les autres métropoles françaises et européennes, etc. » 

L’importance du diagnostic
Pour mettre en place une stratégie de la vie nocturne, poser « le diagnostic »  est impératif. « Un diagnostic réussi doit permettre d’éclairer la situation de la ville dans plusieurs axes : contextuel, démographique, économique, des perceptions de la citoyenneté, des facteurs de risque et de protection, des ressources, des acteurs », est-il indiqué dans le guide. 
De façon très concrète, « établir un diagnostic de la vie nocturne peut consister à collecter des données détenues par les services de la ville et les partenaires, ce qui demande beaucoup de persévérance ou à commander des études pour compléter les données détenues. Les marches exploratoires de nuit, impliquant différents acteurs, sont un bon moyen d’établir des diagnostics partagés à l’échelle micro-locale. Elles permettent également de construire une culture commune. » 
Le guide n’élude pas, enfin, les freins qui pourraient entraver la bonne marche des actions de nuit. Il peut s’agir, pêle mêle, « d’opposition entre acteurs, de divergences d’intérêts, de déficit de culture commune ; de coordination entre services difficile, d’implication insuffisante ou en décalage des élus ; de frustration des acteurs « attentes vs résultats »  (lenteur, manque de ressources) »  mais aussi « d’un manque de ressources ». La solution réside dans l’anticipation et la communication.

Ludovic Galtier

Télécharger le guide.

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