« Ça a tapé dur », déplore ce matin, auprès de l’AFP, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert. Dans plusieurs régions, les températures sont descendues la nuit dernière sous les – 5 ° C, ce qui en fait la nuit d’avril la plus froide depuis 1947, selon Météo France. Les régions les plus touchées par la vague de froid ont été « la Dordogne, la Bourgogne, l’Alsace, le Centre-Val de Loire, le Lot-et-Garonne, le Maine-et-Loire », détaille Christiane Lambert. 

Il a fait cette nuit jusqu’à - 7 ° C en Charente, voire, plus en altitude, - 12 ° C dans le Doubs. À Châteauroux, les - 4,6 ° C enregistrés cette nuit constitueraient un record depuis 121 ans.  

Catastrophe

Si les vignes pourraient être relativement épargnées, dans la mesure où les bourgeons ne sont en général pas encore éclos, ce sont les exploitations d’arbres fruitiers à noyaux qui risquent d’être le plus durement frappées. Il est trop tôt pour savoir si ce coup de gel risque d’avoir des conséquences aussi dramatiques que celui du 8 avril 2021 (lire Maire info du 9 avril 2021), où des exploitations entières avaient perdu 100 % de leur récolte. Néanmoins, les prévisions des experts sont très pessimistes. Pour l’agroclimatologue Pierre Zaka, de l’entreprise ITK, spécialisée dans la fourniture d’informations aux agriculteurs, il pourrait s’agir d’une catastrophe comparable à celle de l’an dernier avec, dans le secteur des fruits à noyaux, des pertes « supérieures à 50 % sur la moitié du territoire ». 

Fonds d’urgence

Jean Castex a promis dimanche d’aider les agriculteurs touchés par le gel, en demandant au ministre de l’Agriculture de mobiliser « dès le début de semaine »  le dispositif des « calamités agricoles ».

Le Premier ministre a également évoqué l’ouverture, si nécessaire, d’un « fonds d’urgence »  pour les départements les plus concernés.

« L’État sera aux côtés des agriculteurs touchés, comme il l’avait été tout particulièrement lors de l’épisode de gel d’avril 2021, avec la mise en place d’un plan d’ampleur », a écrit le Premier ministre dans un communiqué.

Le chef du gouvernement indique aussi avoir demandé au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation « de mobiliser, dès le début de semaine, le dispositif des calamités agricoles, en particulier pour l’arboriculture, pour permettre aux exploitations déjà durement éprouvées de faire face ».

Jean Castex rappelle que face à ces situations climatiques qui « se multiplient », la loi réformant l’assurance récolte, votée en février, et qui entrera en vigueur l’année prochaine, « va permettre une couverture des risques pour tous, plus simple, plus juste et plus protectrice, grâce à une contribution renforcée de la solidarité nationale ».

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