Intégrer la nature dans les villes : un guide accompagne les collectivités dans leurs démarches
Par Lucile Bonnin
Selon Météo France, d’ici 2050, les canicules en France devraient être deux fois plus nombreuses qu’aujourd’hui, mais aussi plus sévères et plus longues (28 °C pendant plus de 30 jours, à plusieurs reprises).
Le réchauffement climatique est une réalité dont les effets se font particulièrement sentir dans les espaces urbains. La végétalisation des villes apparaît comme une solution pour rafraichir les quartiers et lutter contre un changement de température trop drastique.
Le gouvernement a annoncé d’ailleurs hier le lancement d’un programme de « renaturation des villes » pour permettre de « constituer des canopées urbaines et de végétaliser certaines façades ». 500 millions d'euros y sont alloués.
Dans la continuité de cette volonté d’insérer le réchauffement climatique dans les politiques publiques d’aménagement, le centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) offre des conseils aux élus et agents dans un guide de la collection Les Essentiels, intitulé Faire de la nature un pilier de la ville de demain.
Car si de plus en plus de collectivités se lancent dans la végétalisation de leurs villes, cette tâche n’est pas si simple puisqu’elle « se heurte à la rareté foncière et à la difficulté de concilier sa présence avec les politiques de construction de logements et d’équipements. »
Nature et projets de développement urbain
Préserver la biodiversité ne devrait pas entrer en contradiction avec l’aménagement urbain. Comme l’a expliqué mardi la Première ministre sur son compte Twitter, « nous devons nous adapter plus rapidement aux conséquences du changement climatique. »
Le Cerema le reconnaît dans le guide : les collectivités sont confrontées à des injonctions contradictoires : « disponibilité restreinte du foncier » , « incitation au zéro artificialisation nette » ou encore « demande croissante de nature par les citoyens. » Elles sont également « à la fois tenues de développer leur attractivité et de garantir le bien-être des citadins. »
Mais il est certain que « la mise en œuvre de projets de nature doit devenir un élément structurant de la programmation urbaine. » Et cela passe notamment par l’entretien des écosystèmes existants ou encore l'adoption d'une « stratégie foncière basée sur le potentiel écologique des sols » , en identifiant par exemple des espaces propices à renaturer la ville.
Trois phases pour la ville de demain
Les auteurs du guide conseillent aux collectivités d’associer les diverses compétences et forces en présence sur le territoire pour mener à bien ce projet. « La collectivité gagnera à considérer les différentes temporalités, pouvant aller d’une réalisation à court terme à un projet inscrit dans les documents de planification » , peut-on également lire dans le document.
Concrètement, « l’intégration réussie de la nature comme composante d’un nouvel urbanisme » doit passer par la mise en place d’une stratégie globale. Le Cerema détaille cette stratégie en trois phases différentes.
D’abord, il est conseillé d' « élaborer un projet de nature » . Cette première étape vise à définir le projet en identifiant les différents services internes et externes (ingénieurs, acteurs institutionnels, habitants, associations et acteurs privés) en définissant sa temporalité et en l’inscrivant au budget de la collectivité.
Dans un second temps, le guide insiste sur l’importance d’effectuer un recensement, un diagnostic et une cartographie de l’existant de la faune, la flore et du foncier mobilisable. Pour cette démarche, il peut s'avérer nécessaire de se faire accompagner en matière d'ingénierie.
Enfin, le Cerema conseille de définir des actions d’aménagement autour de trois axes : préserver l’existant, en se dotant de règles de protection ; favoriser l’intégration systématique de la nature et créer des espaces naturels.
Certains outils pratiques sont listés dans ce guide allant de la réalisation d’un atlas à la sollicitation de financements. Le Cerema a aussi conçu l’outil Sésame (Services écosystémiques rendus par les arbres, modulés selon l’essence) pour aider les collectivités et acteurs locaux à choisir les espèces adaptées au changement climatique et à l’espace urbain.
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