Éolien : Élisabeth Borne répète son soutien à la filière mais estime qu'il faut « écouter les élus »
La ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne, a démenti avant-hier devant l’Assemblée nationale être « opposée au développement de l’éolien ».
Depuis plusieurs semaines, dans la presse et lors d’une audition au Sénat, la ministre a dénoncé le développement « anarchique » des éoliennes sur le territoire (lire Maire info du 18 février). Il n’en fallait pas plus pour que certaines voix s’élèvent pour accuser Élisabeth Borne d’être contre le développement de cette filière.
La ministre a été interrogée sur ce sujet pendant la séance de questions au gouvernement du mardi 3 mars, par la députée Laure de La Raudière (Agir, Eure-et-Loir), qui s’est livrée à un véritable réquisitoire contre « les promoteurs éoliens ». Ceux-ci se comportent comme « des chasseurs de prime », a dénoncé la députée, et « ne tiennent nullement compte de l’avis de la population ni même de celui des élus des communes concernées ». Et de poursuivre, visiblement très en colère, sous les applaudissements de nombreux députés : « Les préfets sont démunis, car ils ne disposent d’aucune possibilité réglementaire solide pour interdire un projet éolien à proximité d’un monument historique ou dans un territoire où ce projet est totalement rejeté par la population. Les promoteurs ont beau dire que les élus ont les moyens d’encadrer le développement de l’éolien par les documents d’urbanisme, c’est tout simplement faux, c’est un mensonge. En effet, les services de l’État rejettent les plans locaux d’urbanisme dans lesquels une commune rurale interdit l’éolien sur tout son territoire, même si c’est là le souhait des élus. »
Laure de La Raudière n’a, pour ce qui la concerne, pas caché son opposition de principe aux éoliennes dont elle estime que leur usage « n’a strictement aucun impact sur le réchauffement climatique », et a demandé « au nom de quelle transition écologique on accepte de détruire les paysages et le patrimoine français ».
La ministre, dans sa réponse, a fermement pris le contrepied de cette affirmation et fait un sort aux « caricatures » qui la décrivent comme anti-éoliennes : « Ma position sur les éoliennes est très claire : elles sont indispensables à la transition énergétique de notre pays. » Mais elle a estimé nécessaire, pour réussir le déploiement de cette filière, « d’écouter les craintes de certains élus », ce qui est « une question de bon sens » dans la mesure où 70 % des projets font l’objet d’un recours.
Un travail est « en cours » pour « trouver le bon équilibre entre le déploiement de l’éolien et son acceptabilité », a indiqué la ministre, qui a annoncé qu’une circulaire était en cours d’élaboration. Elle sera « adressée aux préfets leur demandant d’identifier, avec les élus, les zones dans lesquelles les éoliennes peuvent se développer sans porter atteinte à nos patrimoines naturel et culturel. »
Il appartiendra aux élus, a conclu la ministre, « d’introduire les protections paysagères correspondantes dans leurs documents d’urbanisme ».
Reste à savoir si, conformément à ces déclarations, les préfets valideront lesdits documents d’urbanisme…
F.L.
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