Confiance : les maires toujours plébiscités, les élus nationaux progressent un peu
Un an après le début de la crise sanitaire, le nouveau baromètre de la confiance politique du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) révèle une lassitude (41 %) et une morosité (34 %) des Français bien plus grandes que chez leurs voisins européens.
Comparés aux Allemands, Britanniques et Italiens, les Français expriment quasi systématiquement des taux de sentiments positifs (sérénité, bien-être, confiance, enthousiasme) les plus faibles et de sentiments négatifs (lassitude, morosité, méfiance) les plus forts, selon l'enquête OpinionWay réalisée avec le soutien de trois centres de réflexion (Institut Montaigne, Fondation Jean-Jaurès, Fondation pour l'innovation politique) et du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Large confiance envers les maires
Des sentiments qui s’accompagnent d’une défiance toujours importante à l'égard des dirigeants politiques, les maires tirant toutefois leur épingle du jeu grâce à la large confiance que leur accordent les Français.
Ainsi, 65 % d’entre eux disent faire « plutôt » voire « très confiance » à leur maire (+ 2 points), 51 % à leurs conseillers régionaux (+ 7 points), 50 % à leurs conseillers départementaux (+ 5 points), et dans des proportions similaires aux institutions qu’ils dirigent, selon les auteurs de l’enquête réalisée en ligne fin janvier auprès de 2 105 personnes inscrites sur les listes électorales.
En revanche, seuls 44 % d’entre eux font confiance à leur député et 37 % au président de la République actuel (et 34 % au Premier ministre actuel), des taux qui progressent toutefois de 7 points (+ 3 % pour le Premier ministre) par rapport à l’an passé. Si le niveau de confiance progresse dans des proportions comparables pour l'ensemble des institutions qui y sont rattachées (le gouvernement à 35 %, l’Assemblée à 38 %, le Sénat à 39 %), ce sont le Conseil constitutionnel (47 %), l'Union européenne et le Cese (42%) auxquels les Français accordent le plus de crédit.
Science et personnel médical plébiscités
Reste que ceux-ci continuent de faire surtout confiance aux personnels médicaux (85 %) et aux hôpitaux (81 %) ainsi qu’à la science (78 %) et aux scientifiques (75 %) malgré les multiples divergences apparues entre les spécialistes durant la crise sanitaire. A l’inverse, si les syndicats retrouvent un peu de crédit en progressant de leur côté de 5 % (32 %), médias (28 %), réseaux sociaux (17 %) et partis politiques (16 %, + 3 points) peinent toujours à séduire les Français.
Résultat, 80 % d’entre eux estiment que les responsables politiques « ne se préoccupent pas » de leur avis, qu’ils sont « plutôt corrompus » (65 %), qu'ils « parlent trop et n'agissent pas assez » (74 %), et « sont déconnectés de la réalité » (70 %). Les Français éprouvent ainsi toujours de la méfiance (39 %), du dégoût (23 %) et même de l’ennui (12 %) à l’égard de la politique.
Le vote, meilleur moyen d’influencer les décisions
Reste que le fait de voter reste pour la majorité de Français (54 %) le moyen d’expression le plus efficace des citoyens pour exercer de l’influence sur les décisions prises dans l’Hexagone, devant le boycott des entreprises (25 %), les manifestations et les grèves (21 %).
Ainsi, ces derniers sont 84 % (+ 9 points) à considérer que le système démocratique est une bonne manière de gouverner, bien qu’ils soient 55 % à considérer qu'il ne fonctionne « pas très bien » voire « pas bien du tout ». Un tiers des Français considère d'ailleurs qu'avoir un « homme fort qui ne se préoccupe pas du Parlement ni des élections » est une bonne façon de gouverner, tandis que 20 % pensent que c’est également le cas lorsque l’armée qui dirige le pays.
Sur l’échiquier politique, les Français se positionnent pour 31 % à droite (+ 3 points), 19 % à gauche (+ 1 point), 17 % au centre (- 2 points), 7 % à l'extrême droite (- 2 points) et 5 % à l'extrême gauche (+ 1 point), 21 % d’entre eux ne préférant toutefois pas se prononcer.
A.W.
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