Économie sociale et solidaire : une aide de 5 000 à 8 000 euros pour les petites associations employeuses
Olivia Grégoire a beau le marteler depuis des mois : « Je veux vraiment le dire avec force : les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont tous éligibles aux aides traditionnelles, que ce soit le Prêt garanti par l’État, le fonds de solidarité, le chômage partiel… ». Il semblerait que le message de la secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale, solidaire et responsable, ait du mal à passer. « Beaucoup ont aujourd’hui des problèmes de trésorerie et n’ont pas fait appel aux aides mises en place par le gouvernement », déplorait, le 13 décembre dans une interview à La Montagne, l’ex-députée de Paris.
Pour inciter les petites associations employeuses de moins de 10 salariés à recourir à ces aides, la secrétaire d'État et Pierre-René Lemas, président de France Active et ancien secrétaire général de l’Élysée sous François Hollande, ont ouvert, vendredi à Rennes (Ille-et-Vilaine), un guichet, doté de 30 millions d’euros, à leur attention : le « fonds d’urgencESS ».
30 000 associations de l’ESS « en danger de mort »
Pour en bénéficier, les petites structures en difficulté (conditions ci-dessous*) doivent remplir un formulaire en ligne sur le site www.urgence-ess.fr. A la clé : une aide ponctuelle de l’Etat d’un montant oscillant entre 5 000 euros pour les associations de 1 à 3 salariés à 8 000 euros pour celles qui emploient entre 4 et 10 salariés. « Je m’engage avec France active, guichet unique que connaissent bien les associations à traiter ces demandes dans les quinze jours » qui suivent la demande, a insisté Olivia Grégoire sur le plateau de BFM Business le 21 janvier. « Cette aide doit permettre aux structures relevant de l’économie sociale et solidaire de poursuivre leur activité pendant la crise, de financer les emplois de leurs salariés et de pallier les difficultés liées à la trésorerie ».
Sur les 30 000 structures « en danger de mort », selon les chiffres relayés par le mouvement associatif et le Crédit coopératif, Olivia Grégoire espère ainsi « en sauver 5 000 à 10 000 ». Une analyse du dossier sera effectuée avant la réponse « à travers un diagnostic de la situation économique et financière. Par la suite, les structures bénéficieront d’un accompagnement personnalisé pour leur relance, en plus du soutien financier ».
Dans le pays, l’économie sociale et solidaire (mutuelles, fondations, associations, coopératives, entreprises solidaires d’utilité publique) représente « 10 % du PIB et autour de 2,5 millions de salariés ».
100 millions d’euros sur deux ans
Plus largement, le gouvernement a mobilisé, à l’automne dernier, 100 millions d’euros sur deux ans « en complément du plan de relance pour le monde associatif » (lire Maire info du 9 novembre 2020). Ces 100 millions d’euros supplémentaires sont mobilisés pour « renforcer la trésorerie et les fonds propres » des associations. Près de la moitié, 45 millions d’euros, seront consacrés à des mesures d’aide à la trésorerie d’ici 2022 par le biais de France Active.
Ludovic Galtier
* Les associations, coopératives, entreprises bénéficiant de l'agrément ESUS, entreprises du champ de l'insertion par l'activité économique, entreprises ayant inscrit les principes de l'ESS dans leurs statuts.
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