Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 27 avril 2021
Transition énergétique

MaPrimRenov' : les demandes s'envolent avec plus de 220 000 dossiers déjà déposés en 2021

La « très forte dynamique » observée depuis le début d'année pourrait conduire au doublement de l'objectif fixé initialement pour 2021. Les 1,6 milliard d'euros budgétés pour financer le dispositif pourraient ainsi ne pas suffire.

Par A.W.

L’Agence nationale de l’habitat (Anah) le confirme : MaPrimRenov connaît une « très forte dynamique ». Depuis le 1er janvier 2021, le nombre de dossiers déposés a déjà dépassé les près de 192 000 demandes enregistrées sur l’ensemble de l’année 2020. Un bilan « extrêmement positif », aux yeux de la ministre chargée du Logement, Emmanuelle Wargon, interrogée il y a deux jours par Le Parisien et dans lequel elle dénombrait, fin avril, 221 000 dossiers déposés cette année.

Six dossiers sur dix déposés par les plus modestes

Sur ces 221 000 dossiers déposés, « plus des deux tiers ont été acceptés », « le reste, ce sont des dossiers en cours d'instruction ou auxquels il manque des pièces », a-t-elle expliqué. En tout, seuls « 6 % à 7 % des dossiers ont été refusés »  du fait de la non-éligibilité des travaux demandés.
Dans un bilan trimestriel publié hier, l’Anah attribue cette « très forte dynamique »  à « l'ouverture en 2021 à tous les propriétaires occupants »  de ce dispositif initialement réservée aux foyers modestes lors de son lancement au 1er janvier 2020. 
Élargie aux plus aisés, MaPrimRenov’ remplirait toujours ses objectifs selon la ministre chargée du Logement qui a confirmé que « les familles les moins riches peuvent faire des travaux de rénovation ». La « preuve »  en est, cette année, que « 38 % des dossiers déposés l’ont été par des foyers très modestes et 21 % par des foyers modestes, contre 36 % de familles intermédiaires et 5 % aisées ». 
En moyenne, les primes s’élèvent à « 2 715 euros »  et peuvent couvrir 90 % des travaux pour les plus modestes. D’un point de vue géographique, ce sont les régions des Hauts-de-France, d’Auvergne-Rhône-Alpes et d’Île-de-France dans lesquelles « le plus de dossiers ont été déposés », constate l’Anah.

Tous les ménages éligibles soutenus, « quoi qu'il en coûte » 

Avec l’arrivée des bailleurs dans le dispositif cet été, la dynamique devrait donc se poursuivre. Emmanuelle Wargon a prévu qu’« à ce rythme, nous devrions finir l’année avec 800 000 dossiers déposés », soit « le double de l’objectif fixé »  initialement. Un succès qui risque de rendre insuffisante l’enveloppe de 1,6 milliard d’euros prévue pour le financement de cette prime alors que « 400 millions d’euros »  ont déjà été consommés. 
« Tous ceux qui demandent MaPrimeRénov’ et qui sont éligibles l’auront », s’est engagée la ministre qui a assuré être en discussion avec le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, afin que cette « mesure grand public du plan de relance »  (qui l’a dotée de 2 milliards d'euros supplémentaires) soit accordée à « tous les ménages éligibles, quoi qu'il en coûte » 
L’enjeu est important puisque la rénovation énergétique des bâtiments figure au coeur du plan de relance économique présenté en septembre par le gouvernement, celui-ci ayant fixé comme objectif d’en finir avec les passoires thermiques d’ici 2030.

Le chauffage concerne 55 % des travaux

Quels sont les travaux les plus sollicités par les bénéficiaires de MaPrimRenov’? Selon les données de l’Anah, le changement de système de chauffage est à l’origine de plus d’une intervention sur deux (55 %) et d’une sur trois pour les travaux d’isolation (34 %). Les forfaits d’assistance à maîtrise d’ouvrage, qui permettent d’accompagner et conseiller les ménages pour la réalisation des rénovations les plus importantes, restent quant à eux minoritaires (8 %).
Le succès indéniable de cette aide à la rénovation énergétique provoque également de vives critiques. Un certain nombre de particuliers et de professionnels se plaignent des délais de paiement et des bugs. Alors que le versement des aides se fait habituellement sous quinze jours quand les dossiers sont complets, 5 000 personnes n’avaient toujours pas touché, fin mars, l’aide à la rénovation qu’ils ont effectuée.
Rappelant avoir créé « une équipe dédiée pour les dossiers un peu compliqués », Emmanuelle Wargon a recensé encore « 3 % de bugs, contre 5 % en 2020, avec l’objectif de passer sous les 3 % ». 

Télécharger le bilan trimestriel de l’Anah.
Consulter les deux FAQ du gouvernement. 
 

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