Maire-info
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Édition du vendredi 22 juillet 2022
Transition écologique

Fonds friches : les 264 sites lauréats de la troisième édition dévoilés

Les projets retenus pour cette édition recevront 121 millions d'euros de subventions afin de financer des opérations de recyclage de friches et de transformation de foncier déjà artificialisé. Ils doivent contribuer à recycler près de 675 hectares de friches et à créer près d'un million de mètres carrés de logements, selon le gouvernement.

Par A.W.

Le ministère de la Transition écologique a publié, hier, la liste des lauréats de la troisième édition du fonds friches. Lancé en février dernier par l’Ademe (pour les friches industrielles et minières polluées) et les préfets de région (pour les autres friches de toute nature), ce nouvel appel à projets avait suscité plus de 1 200 candidatures pour un montant de 431 millions d’euros de subventions. 

Au final, ce sont 264 sites qui ont été sélectionnés, dont quatre dossiers en commun pour 121 millions d’euros de subventions attribuées après redéploiement des crédits des premières éditions. Une carte détaillée permet de visualiser les lauréats des trois éditions avec les montants de subvention de chaque opération, le type de projet et la surface concernée. 

Près de 1 400 projets financés depuis 2020

Les projets ainsi retenus vont contribuer à « recycler près de 675 hectares »  et à « générer de l’ordre d’un million de mètres carrés de logements », dont près de la moitié de logements sociaux, mais aussi « 179 000 m² d’équipements publics et 750 000 m² de surfaces économiques dont près de 200 000 m² de surfaces industrielles », selon le communiqué du ministère.

Ce dernier précise que « près de 40 % »  des projets lauréats sont inscrits dans les dispositifs « Petites villes de demain »  ou « Action cœur de ville ». Ces réalisations feront également preuve d’une grande ambition de qualité environnementale au travers de labels ou certifications en ce sens, ajoute l’exécutif.

Les deux premières éditions du fonds friches avaient déjà permis de financer « 1 118 projets pour 650 millions d’euros », ceux-ci devant permettre de « recycler environ 2 700 ha de friches et générer près de 5 700 000 m² de surfaces de logements (dont un tiers de logements sociaux), plus de 4 100 000 m² de surfaces économiques (bureaux, commerces, industrie…) et plus de 3 900 000 m² d'équipements publics », rappelle ainsi le ministère dans son communiqué.

Pérennisation jusqu’en 2026 et extension ?

Mis en place en 2020 dans le cadre du plan de relance, ce fonds vise à accompagner les élus locaux dans leur politique de reconversion de friches. Avec en toile de fond l’objectif « zéro artificialisation nette »  (Zan) des sols en 2050 et la réduction par deux de la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2032 ; alors que 20 à 30 000 hectares de ces espaces sont artificialisés chaque année, en France, et sont l’une des causes premières du changement climatique, de l'érosion et de la perte de biodiversité.

Initialement doté de 650 millions d'euros, le fonds a bénéficié d’une rallonge de 100 millions d'euros supplémentaires en début d’année « compte tenu du très grand succès des deux premières éditions et des besoins exprimés par les territoires ».

En septembre dernier, Emmanuel Macron avait d’ailleurs fait savoir qu’il souhaitait le pérenniser à l'issue du plan de relance, probablement jusqu’en 2026. Dans un rapport publié fin juin, la commission des finances du Sénat a également proposé sa pérennisation, ainsi que l’extension de son périmètre « à l’ensemble des terrains sur lesquels la construction peut se faire sans artificialisation ou avec une artificialisation très limitée n’entraînant pas d’extension urbaine »   (friches, « dents creuses »  , réhabilitation de logements vacants…).

Si cela se confirme, les modalités de la pérennisation du fonds seront donc débattues, cet automne, dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) pour 2023.

Renaturation des villes : 500 millions d’euros annoncés

En parallèle, et toujours dans le cadre de l’adaptation de la France aux conséquences du changement climatique, Elisabeth Borne avait annoncé, à la mi-juin, durant l’entre-deux-tours des élections législatives, la création d’un fonds complémentaire dédié à la renaturation des villes et des centres-villes doté de 500 millions d’euros.

Alors que les vagues de chaleur se succèdent, la Première ministre avait précisé que ce programme permettrait de « cofinancer », avec les collectivités « qui en expriment le besoin », des « îlots de fraîcheur »  en ville, et plus précisément des opérations visant à constituer des « canopées urbaines »  ou à « végétaliser certaines façades ».

Si « plusieurs collectivités [se] sont déjà engagées »  à développer les villes avec « moins de goudron et plus d’arbres », le gouvernement avait estimé, dans son compte rendu du Conseil des ministres du 14 juin, qu’il « fa[llai]t d’évidence accélérer ». L’exécutif avait ainsi assuré qu’il sera « aux côtés de tous les maires qui veulent accélérer la renaturation de quartiers urbains ». 

Ce programme doit être lancé avec l’appui du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et de la Caisse des dépôts et consignations afin d’« accompagner les collectivités locales avec des prêts adaptés ». En outre, les procédures pourraient être « simplifiées »  afin de réaliser ces opérations plus rapidement. 

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