La FNCCR veut « accompagner 500 piscines vers la réduction de leur consommation d'eau et d'énergie »
Par
« Gouffres » financiers et énergétiques, les piscines publiques consomment, pour les plus gourmandes, jusqu’à 2 800 kWh/m²/an, quand une mairie ou une salle des fêtes n’en utilisent que 250. Ce qui fait d'elles l’un des premiers postes de dépense énergétique des équipements publics. Leur âge avancé - 60 % des 4 000 piscines publiques de France (pour 6 000 bassins) ont plus de 30 ans (chiffres de 2012) - n’est pas étranger à cet emballement de la consommation d’eau et d’énergie, dont les coûts représentent en moyenne 25 % du budget d’exploitation (*). À la fin de l’été dernier, les associations d’élus tiraient déjà la sonnette d’alarme, auprès du Premier ministre, quant au vieillissement des équipements sportifs.
Face à ce constat récurent, la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) a lancé, hier, le sous-programme national Act’Eau, dont « l’objectif est de financer l’accompagnement de 500 piscines vers la réduction de leur consommation d’eau et d’énergie sur deux ans », explique, ce matin, la Fédération à Maire info.
Ce sous-programme, auquel les collectivités propriétaires de l’équipement peuvent candidater ici (commune ou EPCI), va permettre « d’accompagner financièrement la réalisation d’études techniques et de missions d’AMO (assistance à maîtrise d’ouvrage) » et de « financer la formation des agents techniques et administratifs des sites pour engager une montée en compétence spécifique en interne. »
« Des solutions efficaces »
« Il existe bien des solutions efficaces pour économiser l’énergie et l’eau dans les piscines, notamment en isolant les bâtiments et en adoptant une gestion fine de la régulation thermique des structures et des bassins ». Dans la partie filtration de l’eau, par exemple, « il pourra être pertinent d’envisager l’installation d’une pompe à vitesse variable à la place d’une pompe classique. Revoir le dimensionnement du système et ajuster la puissance en fonction des besoins réels du bassin permettra de réaliser des économies conséquentes et de réduire les factures électriques. »
Il est également possible d’agir sur l’éclairage. « Les piscines publiques sont fréquemment équipées de projecteurs iodures énergivores à forte puissance autour des bassins sur lesquels il faut agir (remplacement par des éclai¬rages LED ou suppression de points lumineux). Dans les locaux annexes, le remplacement des luminaires à incandescence par des éclairages basse consommation permettra une réduction de consommation rapide pour des coûts d’investissement relativement faibles. »
Pour ce qui concerne la consommation d’eau, enfin, il pourrait être intéressant de se concentrer sur « les volumes, par exemple en réduisant les consommations d’eau dite « règlementée » ou en modernisant les systèmes de traitement ».
« Décret tertiaire »
Cette modernisation des piscines répond aussi aux exigences du « décret tertiaire » entré en vigueur le 1er octobre 2019 en application de l’article 175 de la loi Élan. « Éco énergie tertiaire est une obligation réglementaire engageant les acteurs du tertiaire vers la sobriété énergétique. Issu du décret tertiaire, il impose une réduction progressive de la consommation d’énergie dans les bâtiments à usage tertiaire afin de lutter contre le changement climatique », précise, sur son site internet, le ministère de la Transition écologique.
Des objectifs de réduction de consommation d'énergie finale des bâtiments publics tertiaires de plus de 1 000 m² ont ainsi été fixés aux échéances 2030, 2040 et 2050. « Il est attendu, rappelle la FNCCR, un gain énergétique de 40 % d’ici 2030, 50 % en 2040 et 60 % en 2050 au regard des consommations mesurées à partir de 2010 ».
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
Chèques énergie 2021 : ça commence aujourd'hui (29/03/2021)
Déplacements, réouvertures, écoles : retour sur les mesures annoncées hier par le gouvernement
Campagne électorale : en l'état actuel des choses, toutes les réunions publiques sont interdites
Projet de loi climat et artificialisation des sols : ce qu'il faut retenir du texte de l'Assemblée