Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 1er décembre 2020
Tourisme

Un été et une rentrée catastrophiques pour le secteur hôtelier

Avec une baisse moyenne de - 58 % des nuitées dans les hôtels et de -53 % dans les autres hébergements touristiques, l'été a été difficile pour les hôteliers et suivi d'un mois de septembre particulièrement morose, constate l'Insee dans un bilan sur la saison publié le 30 novembre. Si les vacanciers français ont permis au secteur du tourisme d'éviter un plongeon fatal, ils n'ont pas compensé la disparition brutale des touristes étrangers, notamment en Île-de-France et dans l'hôtellerie haut de gamme.

La reprise des déplacements inter-régionaux a en effet permis, en juillet et en août, de limiter la casse à - 30 % de baisse en moyenne. « Le nombre de nuitées de la clientèle résidente a certes baissé en juillet (- 14 %), mais il a progressé de 2 % au mois d’août », note l’Insee. Les Français qui partaient habituellement à l’étranger sont pour la plupart restés sur le territoire national, notamment sur le littoral (+ 14 % de progression sur l’été pour les touristes résidant en France) et dans les massifs montagneux (+ 21 %).  Par ailleurs, « les résidents ont davantage voyagé dans leur region de résidence que les années précédentes ». L’étude montre également que les Français se sont, plus que l’an dernier, rendus chez leurs amis, dans leurs résidences secondaires, dans la famille (tous regroupés dans la catégorie de l’hébergement « non marchand » ).

Touristes étrangers

Toutefois, cela n’a pas suffi à compenser les pertes occasionnée par l’absence des touristes étrangers (- 67 %). Ceux-ci sont venus, cette année, dans leur grande majorité – deux tiers environ – de cinq pays voisins : Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Suisse, Royaume-Uni. En sixième et septième position, on trouve l’Italie et l’Espagne. En revanche, « la fréquentation en provenance des pays plus lointains (notamment États-Unis, Proche et Moyen-Orient, Chine) est presque nulle », précise l’Insee.
En outre, l’éclaircie partielle de juillet-août était déjà oubliée à la rentrée avec le retour des mesures restrictives et de la déprise (- 42 % de nuitées enregistrées en septembre), et ce après un printemps catastrophique et ses chutes de fréquentation supérieures à 90 % en avril et en mai. Or, en moyenne, le mois de septembre est équivalent en nombre de clients, pour les hôteliers, au mois de juin, et pas si loin des chiffres de l’été : en août 2019, on comptait par exemple 24,8 millions de nuitées, et 20,5 en septembre ; cette année, on est passé à 18,8 millions en août, et seulement 11,8 en septembre.
Là non plus, la meilleure forme du tourisme national, avec une baisse de 19 % par rapport à septembre 2019, n’a pas comblé les pertes engendrées par la désertion de la clientèle étrangère (- 81 %). En Île-de-France, particulièrement touchée par ce phénomène, cette chute vertigineuse s’est creusée jusqu’à 91 %, ce à quoi s’ajoute le fort déclin (- 63 %) de la fréquentation de la clientèle d’affaires, combinant ainsi les pertes du secteur hôtelier dans la région à - 69 %.
La deuxième région la plus touchée est Provence-Alpes-Côte-d’Azur, avec - 44,7 % de nuitées, une baisse impactant surtout le littoral : - 51,3 %, à comparer avec les scores moins catastrophiques des côtes bretonnes (- 17,5 %) ou corses (- 23,5 %).
La reprise risque donc d’être particulièrement difficile pour le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, même si le gouvernement a récemment annoncé un renforcement de ses mesures d’aide au secteur (lire Maire info du 13 octobre).

E.G.E.

Accéder à l'étude.

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