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1,2 million de ménages sont, à l’heure où nous écrivons, privés de courant dans l’ouest de la France, dont près de 800 000 en Bretagne. Dans le Finistère, la préfecture a tout simplement interdit tout déplacement ce matin. Mais en fin de matinée, les vigilances rouges, qui touchaient trois départements (Manche, Finistère et Côtes-d’Armor), ont toutes été levées. Des dizaines de départements (31) restent néanmoins en vigilance orange pour vent ou vague-submersion. 

Dégâts matériels

Dès hier, à l’approche d’une tempête qui promettait d’être particulièrement violente, la SNCF a annoncé l’arrêt des TER en Bretagne, et la circulation des trains et RER a également été suspendue dans une partie de l’ouest de la région parisienne. 

La tempête a été aussi violente – sinon plus – que ce que craignaient les services météo. Il s’agit bien d’un phénomène « exceptionnel », selon Météo-France, avec des rafales qui ont dépassé les 200 km/h sur la pointe Bretagne, ce qui ne s’était jamais vu depuis le cyclone du 15 octobre 1987 qui avait fait 15 morts et mis à terre un quart de la forêt bretonne.

Plusieurs « records absolus »  de vitesse du vent ont été relevés à l’aube ce matin par Météo France, notamment à Landivisiau, Lannion, Brest ou Plovan, ou encore à Longueville (Manche). 

Il faudra attendre quelques heures pour avoir un premier bilan matériel de cette tempête. Enedis a pour l’instant communiqué sur le fait que 1,2 million de foyers sont privés d’électricité, dont 800 000 en Bretagne. 3000 agents d’Enedis sont ce matin sur le terrain. 

Selon le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, interviewé dans les médias en fin de matinée, de « très nombreux arbres sont couchés sur les routes », traités par les agents de l’État ou ceux des collectivités locales, ainsi que sur « une cinquantaine de points du réseau ferré ». Dans le Finistère, c’est précisément l’état des routes, barrées par des arbres abattus, qui a poussé la préfecture à interdire toute circulation, hors véhicules d’urgence, ce matin. C’est d’ailleurs un arbre tombé sur la chaussée, dans l’Aisne, qui a occasionné le seul décès recensé ce matin, celui d’un chauffeur routier dont le camion a heurté, à l’aube, un arbre couché sur la route par la tempête. Trois pompiers ont été blessés.

Au fil des heures, des dégâts matériels plus ou moins graves sont annoncés, au-delà des arbres tombés : toits arrachés, matériel urbain brisé, véhicules écrasés par des arbres. À Brest, le vent a brisé le bras d’une grue, à Argentan, dans l’Orne, deux flèches de la cathédrale se sont effondrées. 

L’un des risques principaux qui subsiste encore à cette heure est celui des vagues-submersion, sur toute la façade atlantique. Les très basses pressions font en effet « gonfler »  la mer, ce qui, en plus des vents violents – une vague de 21 m a été constatée au large de la Bretagne – aggrave le risque de vagues-submersions.  

Dispositif d’alerte efficace

Le gouvernement se félicite néanmoins d’un bilan humain qui semble maîtrisé, en dehors du seul décès pour l’instant constaté. Christophe Béchu a rappelé ce matin que les deux tempêtes de 1999 avaient occasionné une centaine de morts. Le bilan humain beaucoup moins grave de la tempête Ciarán est, selon lui, dû à « un dispositif d’alerte et de vigilance qui n’a cessé de se renforcer depuis 20 ans ». 

D’abord avec le système des cartes d’alertes de Météo France, avec notamment les vigilances orange et rouge, qui ont semble-t-il un réel effet sur les citoyens – l’alerte rouge étant maintenant clairement synonyme d’obligation de rester chez soi. 

Cette tempête a également été l’occasion de tester pour la première fois en grandeur réelle le nouveau système FR-Alert, qui a remplacé la peu convaincante application SIAP. L’avantage de ce nouveau système est qu’il ne nécessite pas l’installation d’une application sur son smartphone : dès lors que la préfecture émet une alerte, elle est relayée par tous les opérateurs téléphoniques et reçue automatiquement par tous les usagers présents dans une zone donnée – y compris si leur téléphone est en mode avion. 

Plusieurs commentateurs ont également salué la grande précision des prévisions de Météo-France, qui ont contribué à avertir de façon précise les citoyens sur la localisation et l’heure des plus importants dangers. 

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