Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 30 septembre 2019
Sports

PLF 2020 : un budget aux Sports « inédit » mais incomparable aux précédents

Devant la presse, réunie vendredi au ministère des Sports, Roxana Maracineanu a présenté l’enveloppe budgétaire dont elle disposera en 2020. « En hausse de 9,8 % », après deux baisses successives (lire Maire info du 25 septembre 2018), ce budget de 710,42 millions d’euros de moyens d’intervention (hors masse salariale des agents de l’administration centrale et des services déconcentrés) est, selon la ministre, « un engagement financier inédit pour le sport français »  depuis 2006. Moins enthousiastes, certains parlementaires de l’opposition y voient plutôt « un budget d’affichage ».
Difficile, en effet, de comparer le montant alloué au ministère des Sports pour 2019 (524 millions d’euros) à celui pour 2020, en raison, d’abord, de l’ajout d’une ligne budgétaire de 122 millions d’euros, qui comprend les salaires des conseillers techniques et sportifs (CTS). « La masse salariale des CTS (1529 ETP) a été volontairement rattachée au budget du ministère des Sports, conformément aux demandes de lisibilité formulées par de nombreux rapports, sans présager des conclusions de la concertation en cours »  autour du rattachement ou non des CTS, inquiets de l’éventuelle perte de leur statut de fonctionnaires, aux fédérations sportives.
La hausse de ce budget est aussi due à la multiplication par deux de l’enveloppe versée à la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solidéo). Celle-ci passe de 65 à près de 130 millions d’euros. « L’État investit dans le sport et ses infrastructures à quatre ans des Jeux olympiques et paralympiques 2024 », se félicite la ministre. « Aussi, plusieurs équipements d’envergure nationale comme le Stade de France (dont on a appris la fin de la concession d’exploitation avec le consortium formé par Vinci et Bouygues après 2025, ndlr), Paris Arena 2, le Stade Yves du Manoir, Roland Garros ou encore le Stade nautique de Vaires-sur-Marne, seront rénovés ou construits pour accueillir des épreuves olympiques et paralympiques en 2024 ».

« Un simple jeu d’écriture budgétaire » 
Deux éléments qui font dire à Régis Juanico, député Génération.s de la Loire et co-président du groupe de travail JOP Paris 2024 : « Le budget des sports 2020 est un budget d’affichage plutôt que de rebond dans une année olympique charnière ! L’annonce d’une hausse de 10 % soit +64 millions d’euros pour les ouvrages olympiques intervient après deux ans (entre 2017 et 2019) de baisse des crédits de plus de 20 % (120M€) », s’exclamait-il, vendredi, sur Twitter.
Michel Savin, sénateur Les Républicains de l’Isère et président du groupe d’études sur les pratiques sportives et les grands événements sportifs, estime que cette augmentation du budget des Sports résulte « d’un simple jeu d’écriture budgétaire qui ne permet pas d’avoir une vision comparative entre les exercices budgétaires, et non pas d’une réelle amplification de l’investissement en faveur du sport ». Et « regrette que le plafond de la taxe Buffet sur les droits audiovisuels ne soit pas augmenté proportionnellement à l’augmentation des droits TV, ce qui aurait permis de renforcer la solidarité entre le sport professionnel et le sport pour tous »  – ce qui avait été demandé par l’AMF lors des travaux préalables à la création de l’Agence nationale du sport.

Le budget de l’ANS en légère baisse
Lancée le 24 avril, l’Agence nationale du sport (ANS), chargée de piloter la haute performance sous la responsabilité de Claude Onesta mais aussi le développement du sport pour tous sur l’ensemble du territoire avec l’implication de l’État, des collectivités territoriales, du mouvement sportif et du monde économique, sera financée à « un niveau équivalent »  à celui de cette année, répète Roxana Maracineanu. L’enveloppe est en fait en légère baisse, de 291 millions d’euros cette année à 284 millions d’euros l’an prochain (90 millions d’euros pour la haute performance et 194 millions d’euros pour le développement des pratiques). « Ces crédits (pour le développement des pratiques) permettront notamment de financer 5 070 emplois dans les clubs, d’assurer un soutien à l’Outre-mer (7 M€) et de poursuivre le plan de lutte contre les noyades. Ce budget comprend aussi un soutien aux équipements de proximité (45 millions d’euros). Enfin, après une expérimentation par 29 fédérations en 2019, le budget intègre la généralisation des Projets sportifs fédéraux à l’ensemble des fédérations, détaille la ministre. 33 millions d’euros sont aussi consacrés au Fonds pour le développement de la vie associative (FDVA), auquel pourront prétendre les associations sportives en 2020. » 
Enfin, s’agissant des effectifs du ministère des Sports (3 223 postes), « la contribution à l’effort général de réduction de l’emploi public reste modeste en 2020 avec 1,3 % de baisse soit - 42 ETP ».

Ludovic Galtier
 

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