Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 1er septembre 2020
Sports

Plan de relance : les associations d'élus interpellent Jean Castex sur le vieillissement des équipements sportifs français

À deux jours de la présentation par Jean Castex du plan de relance post-crise sanitaire de 100 milliards d’euros, les associations d’élus saisissent la balle au bond pour attirer son « attention »  sur l’état général des équipements sportifs français. « (Leur) vieillissement nécessite de lourdes opérations de réhabilitation, et cela dans tous nos territoires », écrivent, de concert dans un courrier adressé au Premier ministre le 28 août, l’AMF, l’ADF, France urbaine, Régions de France et l’Association nationale des élus en charge du sport (Andes), qui déplorent toutes ce « constat récurrent », en dépit de l’approche des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. 

Un coût de rénovation du parc existant estimé à 21 milliards d’euros
Selon les chiffres avancés par les signataires du courrier, sur quelque 272 000 équipements sportifs bâtis, près de 40 % datent d’avant 1985, 61 % ont plus de 25 ans et 70 % n’ont jamais bénéficié de gros travaux. Rénover le parc existant coûterait ainsi aux collectivités, « propriétaires de 80 % des équipements », pas moins de 21 milliards d’euros au total, selon une estimation de la Cour des comptes datée de 2015. 
« Or dans le même temps, nous ne pouvons que regretter la baisse constante du budget de l’État alloué en faveur des projets d’équipements de nos collectivités, passant de 68 millions d’euros en 2013 à 40 millions d’euros en 2020 », déplorent les associations d’élus, qui pointent le désengagement progressif de l’État en la matière. Celui-ci a, en effet, alloué en 2019 seulement 15,5 millions d’euros à des projets d’équipements structurants quand les demandes de subventions s’élevaient, elles, à 174 millions d’euros.
Les piscines, du fait de l’entretien dont elles ont besoin, sont particulièrement sensibles au vieillissement des installations. Là aussi, les chiffres sont inquiétants puisque 40 % des équipements aquatiques ont été construits avant 1975 et 62 % avant 1985. Et les 15 millions d’euros injectés en avril 2019, date du lancement du Plan Aisance aquatique, pour « développer les piscines et notamment les bassins d’apprentissage »  apparaissent comme une goutte d’eau au regard des près de 68 millions d’euros de demandes de subventions déposées par les collectivités. D’autant plus que la majorité de ces demandes n’ont pas été satisfaites (sur les 67,8 millions d’euros demandés seuls 20 millions d’euros, « dont 14 millions d’euros au titre du Plan Aisance aquatique », ont été accordés).

Les équipements sportifs bientôt éligibles à la Dsil ?
Au-delà de ces subventions classiques, la Dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) peut également être une source de financement de ces projets de rénovation, conviennent les associations d’élus. Mais son « éligibilité », jugée « très variable selon les priorités émises par les préfectures de département », cause, selon les signataires du courrier, des inégalités entre les territoires. Ils préconisent donc que « les commissions départementales DETR puissent plus souvent intégrer les équipements sportifs ». 
Pour répondre au besoin de rénovation du parc existant, les associations d’élus proposent également « d’intégrer les équipements sportifs dans les priorités visées par l’abondement d’un milliard d’euros de l’enveloppe de la Dsil, qui ne cible actuellement que la maîtrise énergétique des bâtiments, la santé ou la restauration du patrimoine non classé »  et que, dans le cadre du plan de relance, les crédits dédiés, tant à la rénovation énergétique des bâtiments qu’au soutien en faveur du secteur du tourisme « bénéficient également de manière explicite à la rénovation des installations destinées à la pratique sportive ». 
Les associations d’élus appellent, enfin, encore une fois de leurs vœux « le déplafonnement des taxes (notamment la taxe Buffet) avec un fléchage vers l’Agence nationale du sport et plus directement son pôle Développement des pratiques ». Et ce, afin de « renforcer les enveloppes de soutien aux collectivités et aux associations ».
Des propositions auxquelles il n'est pas impossible que Jean Castex, ancien délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques et président de l’Agence nationale du sport jusqu’à sa nomination à Matignon en juillet 2020, se montre sensible…

Ludovic Galtier

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