Questions de proximité au congrès des CCASÂ
Dans cette « dernière ligne droite avant les municipales », thème du congrès de l’Union nationale des CCAS et CIAS (UNCCAS), qui s’est tenu à Amiens, jeudi 3 et vendredi 4 octobre, les CCAS n’ont pas l’intention de changer de cap. Ils maintiennent plus fermement que jamais celui de la proximité. Ils y ont d’ailleurs été largement encouragés par la secrétaire d’État Christelle Dubos : « La proximité est votre force, pour vous ajuster aux préoccupations concrètes des français ». Elle-même a été directrice de CCAS et a créé un centre intercommunal d’action sociale en milieu rural, en Gironde. « Je sais donc la nécessité de garder les CCAS car c’est un moyen de garder une présence dans les petits communes malgré parfois le désintérêt politique », leur a-t-elle confié.
Coût social
Pourtant, si les CCAS ont été associés à nombre de concertations depuis le début du mandat au niveau national, les congressistes ont noté que cette situation tranche avec le manque de reconnaissance locale. En témoigne aussi la disparition de nombreux CCAS depuis que la loi Notre les a rendus facultatifs dans les communes de moins de 1 500 habitants. Mais il n’existe aucune donnée de la DGCL permettant de mesurer l’ampleur du phénomène, selon l’UNCCAS. Certaines unions départementales de CCAS ont cherché à mobiliser les élus. Comme dans la Somme où seules 10 % des 770 communes ont plus de 1 000 habitants. « C’est un véritable désert social qui s’installe », s’est alarmée la maire d’Amiens, Brigitte Fouré, qui a demandé aux élus de réfléchir aussi au coût social de ces disparitions.
Or la proximité a d’autant plus de sens aujourd’hui, selon le géographe Daniel Behar, professeur associé à l’école d’Urbanisme de Paris, que « nous sommes tous perdus car le rapport mécanique entre ordre social et ordre territorial est en train de disparaître ». « Nous sommes dans une multi-appartenance territoriale – nous allons faire des études là, vivons ailleurs, etc. Il n’est dès lors pas étonnant que la valeur de proximité gagne encore plus de points car moins nous sommes dans la proximité, plus on attend une représentation de la proximité. La proximité sociale n’est donc plus forcément la proximité géographique » a-t-il développé face aux 900 congressistes. Pour lui, le « défi des maires » est donc « de faire communauté sociale dans une société qui est de plus en plus mobile, complexe et diversifiée. Cela me semble réhabiliter la fonction politique du maire, de fabriquer du bien commun ».
Perspectives
Côté politique, l’UNCCAS va maintenir le cap fixé ces dernières années, pour s’affirmer comme un interlocuteur au niveau national a indiqué sa présidente, Joëlle Martinaux. La secrétaire d’État l’y a encouragée, mettant en perspective la préparation de la « grande loi » précarité en 2020. Elle a également encouragé les élus « à prendre contact avec les hauts commissaires à la lutte contre la pauvreté » qui viennent d’être nommés. Elle a enfin évoqué « vouloir réfléchir à une nouvelle génération de contrats entre Etat et communes » (lire article ci-dessus).
E.S.
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