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Édition du jeudi 27 mai 2021
Social

Le gouvernement lance un nouveau programme pour favoriser la mobilité des personnes précaires

Une instruction interministérielle récemment rendue publique se penche sur l'accès à la mobilité pour les publics les plus précaires. Jusqu'à maintenant oubliée dans la Stratégie pauvreté du gouvernement, la mobilité est pourtant un aspect essentiel de l'insertion. Cette nouvelle politique sera dotée de 70 millions d'euros sur deux ans. 

Par Franck Lemarc

« L’accès à la mobilité constitue un frein majeur à l’insertion, en particulier dans de nombreux territoires ruraux ou anciens territoires industriels en déprise ». C’est par ce constat que débute l’instruction, signée de plusieurs hauts fonctionnaires dépendant des administrations et ministères concernés. Rappelant qu'une « personne en insertion sur deux déclare avoir déjà refusé un travail ou une formation pour des problèmes de mobilités », les auteurs de l’instruction détaillent une « nouvelle politique publique (qui) ambitionne de réduire drastiquement toute renonciation à un entretien d’embauche, à une formation professionnelle ou à une reprise d’activité faute de solution de mobilité ».  
Les mesures décidées dans ce cadre feront l’objet d’un financement de 70 millions d’euros sur 2021 et 2022 (30 millions d’euros dès cette année). 

Accompagnement et financement

Une première mesure consiste à couvrir le plus grand nombre de territoires possible en « plateformes de mobilité solidaire », « lieux d’accueil proposant un bilan et un accompagnement à la levée des freins »  ainsi que « des solutions matérielles de mobilité en complémentarité de l’offre publique ». Ce type de structure n’existe pas dans « une trentaine de départements ». 150 000 euros seront versés à chaque département qui s’engage à en verser autant pour créer de telles plateformes. 
Dix autres millions d’euros seront consacrés à financer « 20 000 prestations de bilan/accompagnement à la mobilité », afin de « mesurer et qualifier les freins rencontrés par les demandeurs d’emploi »  et les accompagner. 
Un programme spécifique, doté d’un million d’euros, aura pour but d’aider les demandeurs d’emploi à déménager « vers une zone d’emploi en tension ». 
Les « micro-crédits solidaires »  vont être développés, d’un montant maximal de 5 000 euros. Il s’agit par exemple de financer le passage du permis de conduire, l’achat d’un véhicule ou d’un deux-roues, le paiement de l’assurance…

Instance de suivi

Ces moyens et interventions seront désormais suivis dans des instances régionales « rassemblant l’ensemble des services de l’État et des partenaires associés ». Ces instances pourront « favoriser auprès des collectivités territoriales concernées la bonne prise en compte des besoins du service public de l’insertion et de l’emploi par les plans d’actions communs en faveur de la mobilité solidaire ». 
Au niveau national, un comité interministériel de suivi va être mis en place, « pour assurer le pilotage global de cette nouvelle politique publique ». Il associera notamment plusieurs associations nationales d’élus, dont l’AMF, étonnamment, ne fait pas partie. 
En annexe de l’instruction, des fiches détaillées décrivent chaque mesure et leur dispositif de financement. 

Télécharger l’instruction. 

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