Le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté devrait reprendre de la voix et appelle les élus à faire entendre la leur
Le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) et l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes) vont fusionner. L’information a été donnée à l’issue du quatrième comité interministériel de la transformation publique, présidé par le Premier ministre vendredi 15 novembre (lire Maire info d’hier).
A priori, la fusion des deux structures – même si elle n’a été annoncée aux intéressés que très tardivement – n’est pas redoutée ni de nature à étouffer une voix qui pourrait déranger. « Que ce soit au CNLE ou à l’Onpes, présidé par Jérôme Vignon, nous avons toujours fait preuve d’indépendance et de liberté dans le choix de nos thèmes de travail et continueront de le faire », assure Étienne Pinte, président sortant du CNLE.
L’Onpes est appelé à devenir l’instance de réflexion au service des travaux du CNLE. Plus précisément, son conseil scientifique. L’ancien maire de Versailles, qui préside le CNLE depuis 2010, y voit une chance pour « redynamiser » une instance laissée de côté par le gouvernement depuis 2017. « Nous allons avoir un outil formidable de recherche et d’étude à l’intérieur même du CNLE ». La fusion des deux sites internet va aussi permettre d’améliorer la vitrine médiatique du CNLE, talon d’Achille de l’instance.
La voix des personnes les plus concernées
Parallèlement à cette fusion, le CNLE réforme ses instances. Le collège « des personnes en situation de précarité » va passer de 8 à 32 membres. Ce collège, le huitième du conseil d’administration, a été créé en 2012. C’était au départ une expérimentation qu’Étienne Pinte a voulue « car on ne peut parler de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale sans les personnes qui vivent ces situations », explique-t-il.
L’appel à candidatures sera clos dans quelques jours, le 28 novembre. Ces candidatures seront ensuite examinées. Puis le nouveau conseil d’administration sera mis en place – « vers le 10 décembre », espère Étienne Pinte. Mais cela va encore dépendre des autres collèges. Celui des élus fait partie de ceux pour lesquels les noms des représentants n’ont pas encore été donnés par les différentes associations. Le président du CNLE espère davantage de participation des élus qui, lors du précédent mandat de trois ans n’ont pas assez participé à ses yeux aux réflexions de l’instance. « Une grande partie de l’action sociale reste départementale or [les élus départementaux] ont été quasiment absents de nos réunions mensuelles. Il est difficile de regretter les décisions du gouvernement quand on est absent de l’instance qui permet justement de tirer la sonnette d’alarme », glisse Étienne Pinte.
À noter que trois collèges vont être supprimés dans la nouvelle structure, dont celui représentant les administrations. « Elles étaient vraiment très absentes. Nous les convierons en fonction des thèmes étudiés ».
Parmi les prochains travaux justement, le CNLE va continuer de travailler sur les demandeurs d’asile et l’immigration, comme chaque année à l’occasion du rapport annuel de l’OFPRA, en mars. Autres sujets à venir, le taux de pauvreté, en croissance, et le Revenu universel d’activité, en projet.
Emmanuelle Stroesser
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