48 matchs, 9 stades, 20 équipes, 2 millions de visiteurs attendus. Le premier coup de sifflet de la Coupe du monde de rugby sera donné demain. Les matchs auront lieu jusqu’au 28 octobre « sur tout le territoire national ».  
Cet évènement de grande ampleur mobilisera « au total plus de 5 100 policiers et gendarmes chaque jour et jusqu’à 7 500 lors des pics d’activité » . C’est notamment ce qui a été annoncé hier lors d’une conférence de presse donnée par Gérald Darmanin et Amélie Oudéa-Castera, visant à détailler le dispositif de sécurité déployé en France et surtout en Île-de-France. 

Zéro délinquance et vidéosurveillance 

La première mesure qui a été évoquée hier matin est le plan de lutte « zéro délinquance ». Annoncé en octobre 2022 par le ministre de l’Intérieur (lire Maire info du 2 nombre 2022), ce plan a été mis en œuvre il y a quelques mois déjà sur les sites accueillant des matchs. Concrètement, 106 plans « zéro délinquance »  ont été déployés dans de nombreuses communes comme à Saint-Etienne, Annecy, Poitiers, Saint-Denis ou encore Paris.

C’est surtout à Paris et en Seine-Saint-Denis que « les opérations d’effacement de la délinquance »  se sont multipliées. Au sein du département qui accueille le Stade de France, « 3 700 opérations ont été menées depuis plusieurs mois » , soit une vingtaine par jour, ce qui a mené à « 4 900 interpellations » . Et, pour le ministre, « c’est une philosophie qui se poursuivra jusqu’aux JOP 2024. »  Pour le gouvernement, « éradiquer la délinquance »  doit aussi faire partie de l’héritage de ces grands évènements sportifs que sont le mondial de rugby et les Jeux olympiques et paralympiques. 

Il a d’ailleurs été indiqué que 4,1 millions d’euros ont été alloués pour la vidéosurveillance dont 1,9 millions pour équiper les stades, un million pour les villages rugby et 1,2 million pour les camps de base. Ces investissements ont permis « l’achat de 550 caméras dans 29 communes » . À noter que l’utilisation des fameuses caméras algorithmiques – qui avait fait tant débat au moment du vote de la loi relative à l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024– ne se fera pas pour ce mondial alors même que le décret relatif aux modalités de sa mise en œuvre a été publié cet été. 

Les polices municipales mobilisées 

À propos de l’implication des collectivités, le ministre de l’Intérieur a remercié « l’ensemble des maires des villes hôtes mais aussi celles qui accueillent les entrainements [et/ou] des fans zones, pour la mobilisation de leurs polices municipales » . Il a rappelé que « les polices municipales sont sous l’autorité des maires »  et donc qu’ « ils les utilisent comme bon leur semble » . « Ils sont souvent des forces d’appoint extrêmement importantes en cas de grande difficultés, on l’a vu pendant les émeutes, a-t-il ajouté. La loi ne permet pas aux préfets d’avoir des ordres sur la police municipale donc je remercie les maires pour leur collaboration ».

Fans zones 

Ce sont les municipalités qui seront largement à la manœuvre pour assurer la sécurité des fan zones, hormis pour celles de Paris et de Saint-Denis. « C’est un principe de responsabilité qui pèse sur les municipalités » , a indiqué la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. À Nantes par exemple, « pendant les matchs de préparation », « 30 à 40 effectifs de la police municipale »  ont été déployés autour de la fan zone de la Beaujoire. 

La ministre a enfin souligné la « mobilisation forte des collectivités »  au niveau de l’organisation. « Sur 6 800 volontaires, 4 500 sont apportés par l’organisateur, le solde l’est par les collectivités » , a-t-elle indiqué. Ces volontaires, « dans chaque collectivité hôte », « aideront à la fluidification des parcours voyageurs dans les cheminements entre les gares et les stades et dans les liaisons entre les stades et les villages rugby ». 

Pour le moment les ministres semblent optimistes quant au bon déroulement de ces festivités dans les territoires ; Gérald Darmanin précisant qu'aucune menace particulière n'avait à ce jour été détectée bien que la vigilance soit maintenue de manière accrue sur la menace terroriste, les attaques cyber ou encore le développement de nouvelles menaces par drones. D'ailleurs, le ministère de l'Intérieur précise que « sont interdites de survol par des drones de loisirs ou commerciaux les zones suivantes : les stades accueillant les matches de la coupe du monde de rugby ; les "villages rugby" des villes hôtes (fan zones retransmettant en direct les matches de la compétition) ; les terrains d'entrainement des 20 équipes de rugby engagées dans la compétition » . Maire info abordera dans une prochaine édition la question de la menace cyber lors de ces grands évènements sportifs. 

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