Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 14 septembre 2021
Réseaux de télécommunication

La fibre représente 75 % des abonnements à très haut débit, son déploiement accélère nettement dans les Rip

La tendance de fond se confirme indéniablement : le nombre d'abonnements à très haut débit, majoritaires en France depuis la fin du premier trimestre 2021, représente désormais 54 % du nombre total d'abonnements internet haut débit et très haut débit.

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16,6 millions d’abonnements à très haut débit (débit maximum descendant supérieur ou égal à 30 Mbit/s) sont souscrits en France, au 30 juin 2021. Le nombre de ces accès représente « 54% du nombre total d’abonnements internet haut débit et très haut débit sur le territoire français (+ 12 points en un an) », selon les chiffres publiés le 9 septembre par l’Arcep. C’est 905 000 abonnements de plus en un seul trimestre. Ce nombre d’accès au très haut débit « représente également 54 % du nombre de locaux éligibles au très haut débit (+ 6 points en un an). » 

Dans le même temps, le nombre d’accès à haut débit (ADSL) s’effondre, logiquement. « Leur nombre s’élève à 14,4 millions au 30 juin 2021, soit un recul de 3,1 millions en un an contre 1,9 million un an auparavant ». Le temps où le haut débit était majoritaire, c’était encore le cas au 31 décembre 2020, est bel et bien révolu. La bascule a également été observée en outre-mer, selon des chiffres publiés cet été.

Cette croissance forte du nombre d’abonnements à très haut débit est « entièrement portée »  par celle du nombre d’abonnements à la fibre. 12,4 millions, soit les trois quarts des abonnements à très haut débit, sont des « abonnements en fibre optique de bout en bout »  (Ftth). Avec « un million d’abonnements supplémentaires nets souscrits via cette technologie au cours du deuxième trimestre 2021, et plus de quatre millions (4,1 million) en un an », les Français témoignent ainsi d’une forte appétence pour cette technologie, dont le déploiement est toujours en cours.

« Forte accélération des déploiements dans les réseaux d’initiative publique » 

En effet, 1,5 million de locaux supplémentaires (contre 1,9 million au premier trimestre 2021) ont été raccordés à la fibre, « soit environ 22 % de plus que sur la même période de l’année précédente ». Au 30 juin 2021, « 27,0 millions de locaux étaient éligibles aux offres FttH, soit une hausse de 30 % en un an. Ils se situent pour un quart en zones très denses, pour moitié en zone « AMII »  et pour le dernier quart en zone d’initiative publique », résume l’Arcep, qui retient une « forte accélération des déploiements dans les réseaux d’initiative publique ». Le nombre de locaux rendus éligibles à la fibre dans ces zones (850 000) a quasiment doublé (+ 95 %) entre le deuxième trimestre 2020, marqué, faut-il le rappeler, par le premier confinement strict, et le deuxième trimestre 2021.

« Avec 850 000 prises déployés sur les seuls réseaux d’initiative publique, la filière professionnelle prouve qu'elle est en capacité de déployer massivement des prises "consommant" 9 fois plus de supports aériens et 2 fois plus de génie civil qu'une même prise en zone d'initiative privée, a commenté sur son site l’Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel (Avicca). Et les collectivités démontrent ainsi également aux derniers sceptiques le bien-fondé du Plan France Très haut débit et de la prise en charge de l'aménagement numérique du territoire par les Rip ». 

« Un semestre après leur échéance, aucun des engagements des opérateurs n'est encore respecté » 

En effet, « le rythme des déploiements des lignes FttH continue de ralentir dans la zone d’initiative privée (Amii), par rapport au trimestre précédent, observe l’Arcep. Environ 550 000 locaux y ont été rendus éligibles, contre près de 626 000 le trimestre précédent ». Un « rythme insuffisant »  est également à déplorer en zones très denses. « Quant aux Amel (Appels à manifestation d’engagements locaux), le rythme de déploiement, déjà initialement très faible, a réussi le tour de force d'être divisé par deux depuis un an, passant de 50 000 prises par trimestre à 25 000 prises », grince l’Avicca, qui tiendra son Trip d'automne les 17 et 18 novembre.

Résultat : « à ce stade, en zone « AMII », à la fin du deuxième trimestre 2021, environ 81 % des locaux des communes sur lesquelles Orange s’est engagé et 90 % de ceux dans les communes sur lesquelles SFR s’est engagé ont été rendus raccordables », selon le nouveau recensement de locaux supplémentaires à rendre raccordables. « Un semestre après leur échéance [fixée au 31 décembre 2020, ndlr], aucun des "engagements" L33-13 de 2018 n'est encore respecté, se désole l’Avicca. Orange est en net repli par rapport au T2 2020 (- 15 %), et SFR arrête progressivement sa machine industrielle ». D’éventuelles sanctions contre les opérateurs ne pourraient être prises que par le gouvernement, expliquait Laure de la Raudière, présidente de l’Arcep, à Maire info en avril dernier.

290 communes en « zone fibrée » 

Signalons enfin que l’Arcep a attribué, le 15 juin, le statut de « zone fibrée »  à l’Union des secteurs d’énergies du département de l’Aisne et au Réseau d’initiative publique Aisne THD sur 182 communes de ce département ainsi qu’au Syndicat intercommunal d’énergies du département de la Loire et au Réseau d’initiative publique THD42 Exploitation sur 34 communes de ce département. Ce même statut avait été accordé début décembre à deux territoires, représentant là aussi 23 communes de la Loire et 51 communes de l’Aisne. Ce qui porte à 290 le nombre de communes en « zone fibrée ».

« Le statut de « zone fibrée », inscrit dans la loi, explique l’Arcep, vise à qualifier les territoires où le réseau en fibre optique à très haut débit est entièrement déployé et opérationnel, et présente donc des conditions favorables à une migration de masse du réseau cuivre vers la fibre. L’obtention du statut met notamment fin dans la zone concernée à l'obligation d'installation des lignes téléphoniques en cuivre dans les constructions neuves, qu’il s’agisse de maisons individuelles ou d’immeubles groupant plusieurs logements ou locaux à usage professionnel ».

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