Quatre collectivités sur dix peinent à recruter, selon le baromètre RH des collectivités locales
Par Emmanuelle Quémard
Si au plus fort de la crise sanitaire, les collectivités ont fait de la continuité des services publics la clé de voûte de leur politique RH, cet objectif reste en 2021 la priorité absolue pour une grande majorité des dirigeants territoriaux (66 %). Pour autant, malgré cet impérieux besoin de renforcer les équipes opérationnelles au sein des territoires, les employeurs publics locaux ont éprouvé de sérieuses difficultés de recrutement au cours des derniers mois. C’est ce que montre notamment le 12e baromètre RH des collectivités locales publié le 16 septembre par Randstad France (1).
Reposant sur un questionnaire auquel ont répondu 572 responsables de collectivités (élus, DGS et DGA, DRH, secrétaires généraux et secrétaires de mairie), cette enquête indique, en effet, que quatre collectivités sur dix rencontrent des difficultés de recrutement en 2021. Le manque de candidatures sur certains postes (observé par 69 % des répondants) et la faible attractivité des rémunérations (citée par 59 % du panel) constituent les deux principaux freins à l’embauche.
Les petites collectivités plus actives que les grandes en matière de recrutement
Ces tensions entre l’offre et la demande devraient néanmoins se traduire par une hausse mesurée des recrutements territoriaux. Le baromètre RH des collectivités locales souligne que 12 % des collectivités ont prévu de renforcer leurs équipes au cours de l’année en cours, privilégiant pour le plus grand nombre d’entre elles des recrutements sur des « profils ciblés ». Ainsi près de deux embauches sur trois devraient s’opérer dans les filières techniques et administratives, tandis qu’un quart des recrutements concerneraient les filières sociales et les polices municipales.
L’étude montre, par ailleurs, que les collectivités les plus actives en matière de recrutement devraient être les communes de moins de 50 000 habitants (17 % d’entre elles prévoient une hausse de leurs effectifs) et des intercommunalités (35 %). En revanche, les plus grandes villes (au-dessus de 50 000 habitants) envisagent une forte baisse des embauches (- 34 %). À noter également que les collectivités ayant répondu au questionnaire privilégient essentiellement le recours à des contrats à durée déterminée pour leurs nouveaux agents (55 %) ; 41 % de ces contrats étant mis en œuvre pour palier l'absentéisme des personnels victimes du covid-19.
Vers un reflux du télétravail
Le baromètre RH des collectivités locales met d’autre part en lumière la nécessité pour les employeurs locaux de repenser l’attractivité des carrières territoriales. Pour une collectivité sur trois, il s’agit aujourd’hui de mobiliser le levier financier pour booster les recrutements, tandis qu’une sur quatre table sur la mise en avant de son projet de territoire. L’instauration de mesures d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle fait également partie des chantiers RH envisagés pour l’avenir. Une collectivité sur quatre se dit prête à travailler sur ce thème.
Dernier enseignement de l’étude : le télétravail ne paraît pas être un dispositif appelé à se développer dans le monde territorial. 49 % des responsables de collectivités pensent que le recours au travail à distance baissera après la crise sanitaire. Alors que l’accord du 13 juillet dernier invite les partenaires sociaux des collectivités à négocier sur la mise en place du télétravail, 12 % des répondants affirment même souhaiter l’arrêt pur et simple de cette pratique.
(1) Étude réalisée en partenariat avec La Gazette des communes, Villes de France, l’Assemblée des communautés de France (AdCF), l’Association nationale des DRH des territoires (ANDRHDT) et l’Association des directeurs généraux des communautés de France (ADGCF).
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
Bail emphytéotique : le Conseil d'État précise certaines modalités de cession de bâtiments