Maire-info
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Édition du mardi 18 janvier 2022
Sécurité

Quartiers prioritaires : les opérations de renouvellement urbain seront mieux intégrées aux stratégies locales de sécurité

Dans une circulaire, les ministres de l'Intérieur et de la Ville demandent aux préfets de garantir la prise en compte des problématiques de sécurité avant, pendant et après la réalisation des opérations du Nouveau Programme national de rénovation urbaine.

Par A.W.

« Assurer durablement la sécurité et la tranquillité des habitants »  dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Moins d’une semaine avant l’appel aux maires du chef de l’Etat sur la sécurité, c’est la mission que le gouvernement a confiée aux préfets, via une circulaire publiée le 4 janvier sur Twitter, dans le cadre des opérations issues du Nouveau Programme de renouvellement urbain (NPNRU).

Dans la continuité du comité interministériel des villes du 29 janvier 2021, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et la ministre déléguée chargée de la Ville, Nadia Hai, ont ainsi souhaité « engager une action conjointe pour accompagner les opérations importantes »  programmées dans le cadre du NPNRU, programme initié en 2014 afin de transformer en profondeur 480 quartiers prioritaires de la politique de la ville.

Ils rappellent que celui-ci doit « contribuer à créer des conditions plus favorables à la tranquillité publique »  et que le premier programme de rénovation urbaine (PNRU) avait permis de « limiter les configurations génératrices d’insécurité », de « favoriser les schémas de circulation des forces de l’ordre »  et de « contribuer à l’appropriation positive des espaces par les habitants et les usagers ».

Intégrer les recommandations des référents de sûreté

Dans ce cadre, les deux ministres enjoignent les préfets à pousser « les partenaires du continuum de sécurité » à « se saisir, dans le cadre d’une stratégie coordonnée et articulée dans le temps, du sujet de la sécurité des programmes NPNRU »  durant les trois phases de conception des projets, de réalisation des travaux et de pérennisation.

Ils demandent, d’abord, d’associer le « référent sûreté police ou gendarmerie »  aux diagnostics et études urbaines durant « la phase amont »  des projets dans le but de « favoriser la prise en compte des problématiques de sécurité »  et d’« empêcher la recomposition et le renouvellement des phénomènes de délinquance ». Les préfets devront s’assurer que les porteurs de projet et les maîtres d’ouvrage intègrent « ces prescriptions »  et « ces recommandations », notamment « dans les ouvrages et les lieux les plus sensibles en matière de sécurité ». Elles pourront concerner la configuration des aménagements, tels que les voies d’accès, l’éclairage public, les espaces verts ou encore les zones de rassemblements de personnes.

Concernant la période de réalisation des travaux, celle-ci doit « donner lieu à des échanges réguliers entre les forces de l’ordre, les collectivités porteuses de projet, les entreprises, le bailleur et les sociétés […] chargées de la surveillance et du gardiennage du chantier ». Les sites les plus sensibles pourront, eux, être soumis à un « schéma partagé de sécurisation ».

Prise en compte des « exigences locales » 

Une fois le chantier achevé, les ministres précisent que le groupe de partenariat opérationnel devra rester « l’instance de veille, d’écoute et d’échange »  afin de continuer à apporter « des réponses concrètes aux besoins de la population ».

Dans le détail, « il s’agit de remonter les difficultés persistantes des habitants et usagers du quartier », « empêcher les activités délinquantes qui nuisent à la tranquillité de la population, la réinstallation des trafics, les occupations de halls d’immeubles, les rodéos urbains notamment, qui constituent des freins importants à l’attractivité des quartiers et à l’amélioration de leur image et par voie de conséquence des obstacles à la mixité sociale ».

Enfin, Gérald Darmanin et Nadia Hai mettent l’accent sur le fait que les préfets doivent être les « garants »  de la « bonne prise en compte des caractéristiques et des exigences locales », en particulier en matière de « prévention situationnelle ».

 

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