Près d'un agent public sur quatre est contractuel
Par Emmanuelle Quémard
Au 31 décembre 2022, la fonction publique territoriale (FPT) comptait 448 900 contractuels (soit 23 % de l’emploi total des collectivités) pour 1,429 million d’agents bénéficiant du statut de fonctionnaire. C’est ce qu’indique la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) dans une note publiée le 23 janvier. Cette étude qui analyse en détail le profil et l’évolution des personnels sous contrat dans les trois versants de la fonction publique depuis 2011, fait notamment apparaître en creux le portrait-type du contractuel travaillant au sein d’une organisation territoriale.
Essentiellement féminin (66 %), d’un âge moyen de 40 ans et de moins en moins titularisé au fil des années, le contingent des contractuels occupe une place incontournable au sein de la territoriale. Le document de la DGAFP montre ainsi que sur la période 2011-2022 le nombre des contractuels de la territoriale a bondi de 26,1 %, tandis que celui des fonctionnaires progressait seulement de 1,6 %. Une évolution qui a toutefois connu quelques fluctuations notables. Jusqu’en 2016, en effet, les effectifs de contractuels dans la FPT se sont légèrement rétractés (- 0,7 %) alors que ceux des fonctionnaires augmentaient sensiblement (+ 4,2 %). Le rebond s’est produit à partir de 2017, lorsque la part des contractuels s’est nettement accrue avec le recrutement par les collectivités de nombreux bénéficiaires de contrats aidés. Ainsi, entre 2017 et 2022, la proportion des contractuels territoriaux est passée de 20 % à 23 %.
Entre 2011 et 2022, les effectifs des contractuels ont bondi de 36,6%
À l’échelle de la fonction publique dans son ensemble, le poids des agents sous contrat est tout autant significatif. L’étude indique qu’entre 2011 et 2022, les effectifs de contractuels ont progressé de 36,6 % dans les trois versants. Fin 2022, la part des contractuels représentait 22 % au sein de l’emploi public (soit 1,258 million d’agents) contre 17 % en 2011 (hors bénéficiaires de contrats aidés). La DGAFP observe que si les effectifs de contractuels ont fortement augmenté à tous les niveaux de qualification de l’emploi, « cette augmentation s’est accompagnée d’une baisse modérée des chances de se maintenir cinq ans plus tard dans la fonction publique » . À preuve : 63 % des agents contractuels travaillant dans la fonction publique en 2011 étaient encore présents cinq ans plus tard, alors que 61 % des contractuels recrutés en 2016 occupaient toujours un emploi public en 2022. Pour expliquer cette tendance, la DGAFP évoque « une baisse marquée des titularisations ». En effet, 38 % des agents contractuels de la fonction publique hospitalière (FPH) de 2016 sont devenus fonctionnaires cinq ans plus tard (- 3 points par rapport à 2011) alors que dans la fonction publique territoriale, 28 % des contractuels étaient titularisés en 2022 (- 6 %) et que la fonction publique d’État (FPE) affiche un taux de titularisation à 5 ans de 12 % (en baisse de 5 points). À noter que la titularisation des agents contractuels s’accompagne généralement d’une progression salariale pour les personnes concernées. L’étude indique à ce sujet que « 51 % des contractuels titularisés dans les cinq ans ont progressé dans la distribution des salaires et seulement 24 % de ceux qui sont restés contractuels ».
Davantage de contractuels à tous les niveaux de qualification
Le document de la DGAFP souligne, par ailleurs, que la progression des effectifs de contractuels est sensible à tous les niveaux de qualification de l’emploi. Entre 2011 et 2021, la part des contractuels a augmenté de 32,2 % chez les cadres et de 32,7 % parmi les professions intermédiaires. Dans le même temps, la proportion de contractuels occupant des postes d’employés et d’ouvriers augmentait de 43,3% sur la période, alors que celle des fonctionnaires exerçant ces métiers baissait de 3,5%. Selon l’étude, cette augmentation chez les employés et ouvriers s’explique essentiellement par le recrutement de contractuels accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) – dont les effectifs contractuels sont passés de 19 000 en 2014, date de la création de l’appellation, à 113 000 en 2021 –, d’aides-soignants (+ 47,6 %) et d’auxiliaires de puériculture (+ 56,6 %).
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