Valorisation du patrimoine pour le tourisme : les travaux du Comité de filière tourisme se poursuivent
Par Lucile Bonnin
« Avec près de 46 500 monuments historiques protégés sur l'ensemble de son territoire, la France dispose d'un patrimoine exceptionnellement dense, atout majeur de son attractivité », peut-on lire dans le préambule d’une circulaire publiée le 2 avril sur le site Légifrance.
Le tourisme étant un secteur économique majeur en France, la valorisation du patrimoine local apparaît comme une opportunité pour le pays. Alors « qu’un quart de ces monuments est considéré comme en mauvais état ou en péril », huit touristes étrangers sur dix mentionnent le patrimoine comme un critère déterminant dans le choix d'une destination.
C’est dans ce cadre que le gouvernement a lancé en 2022 un Comité de filière tourisme (CFT). Lors de la dernière réunion de ce comité, le ministère du Tourisme a lancé un groupe de travail sur la rénovation du patrimoine en vue de sa mise en tourisme avec trois chantiers : « La simplification administrative, l'accès aux financements et le recensement de biens patrimoniaux sur l'ensemble du territoire avec un potentiel pour une mise en tourisme mais en attente d'investissement. »
C’est dans cette perspective que le ministère demande aux préfets de région une participation à plusieurs niveaux notamment pour le recensement de sites « présentant un potentiel certain » pour le tourisme.
Recenser et valoriser des « pépites » patrimoniales
L’objet principal de cette circulaire est de mobiliser les préfets afin d’affiner le recensement de projets 33 sites présentés et sélectionnés par le groupe de travail du CFT « et d’accompagner localement les investisseurs intéressés, y compris en termes de simplification des démarches administratives. »
Au total, neuf sites patrimoniaux sont pressentis pour être proposés à des investisseurs internationaux dans le cadre de la tenue du sommet Choose France le 19 mai prochain. « Cette liste doit être revue par les préfets de région, en coordination avec les préfets de département » , indique le ministère. Les 24 autres sites sont des biens qui « nécessitent un travail d'analyse complémentaire avant d'être proposés à des investisseurs (identité du propriétaire non clarifiée, usage non stabilisé, montant estimé des investissements encore incertain). »
Parmi les biens cités, plusieurs châteaux, couvents ou anciens bâtiments publics appartiennent à des communes. La plupart des projets d’investissement visent à créer dans ces sites des hôtels.
« Remédier aux conflits de normes »
« En parallèle de ce travail de recensement, des mesures de simplification administrative sont également attendues par les acteurs afin de faciliter les investissements dans le tourisme de patrimoine, détaillent Éric Lombard et Nathalie Delattre dans la circulaire. En effet, de trop nombreux conflits de normes ralentissent encore la réalisation de projets économiques et touristiques dans des biens patrimoniaux. »
Le groupe du travail au sein du CFT va notamment recenser les « conflits normatifs récurrents (ERP, accessibilité, sécurité incendie, performance énergétique) afin d'identifier des solutions d'adaptation garantissant la conformité sans dénaturer l'intégrité patrimoniale » . Des « référentiels techniques pour sécuriser les projets en amont et garantir aux investisseurs et exploitants une mise en exploitation sans aléa juridique ou structurel » vont également être élaborés.
D’autres actions vont être menées au sein du Comité pour notamment développer de nouveaux outils de financement et d'accompagnement en ingénierie adaptés aux contraintes spécifiques de la réhabilitation du patrimoine bâti. Va être étudiée par exemple une « centralisation, en un seul point d'accès, de tous les dispositifs d'accompagnement en ingénierie et de financement dédiés à la restauration du patrimoine et à sa valorisation touristique, en mettant à jour la plateforme « Aides-Territoires » de l'ANCT. »
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